Procès de l’attentat du Musée juif : Bendrer clame son innocence, “c’était pour un trafic de voitures” dit la défense de Nemmouche

Le procès de l’attentat du Musée juif de Belgique, qui a coûté la vie à quatre personnes le 24 mai 2014 à Bruxelles, s’est poursuivi ce mercredi à la Cour d’assises de Bruxelles. L’interrogatoire de Nacer Bendrer s’est terminé cet après-midi après une matinée de nouveau bouleversée par des problèmes avec les jurés.

Après la lecture de l’accusation et la lecture de l’acte de défense de Mehdi Nemmouche, les interrogatoires des accusés ont pu commencer ce mardi après-midi à la Cour d’assises de Bruxelles. Après avoir nié être le tireur du Musée juif de Belgique, Mehdi Nemmouche a souhaité de nouveau faire valoir son droit au silence. Nacer Bendrer a, lui, nié avoir fourni des armes à Mehdi Nemmouche avant d’accepter l’interrogatoire. L’accusé s’est déjà confié sur sa personnalité, sur son arrestation dans un “pavillon nourrice” à Marseille où des armes “chambrées et prêtes à tirer” ont été retrouvées, ainsi que sur son voyage à Bruxelles avec Mehdi Nemmouche en avril 2014.

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Lire aussi : Le résumé de l’acte de défense de Mehdi Nemmouche et de la première partie de l’interrogatoire de Nacer Bendrer (vidéo)

L’interrogatoire devait se poursuivre ce mercredi, mais la matinée a une nouvelle fois commencé avec du retard. D’abord suite au départ d’un juré, dont la femme a eu un accident la veille. Ensuite après les révélations de la deuxième jurée suppléante annonçant que celle-ci était la cousine d’un enquêteur qui va être entendu comme témoin dans ce procès. Juste après, c’est l’avocat du Musée juif, Me Maxime Nardone, qui révèle qu’il a été à l’école primaire et une partie de l’école secondaire avec le 4e juré suppléant. Finalement, la présidente de la cour d’assises, après deux heures de débat, accepte la demande de récusation pour la 2e suppléante mais pas pour le 4e suppléant (vu les liens éloignés entre les deux hommes).

“C’est ignoble et horrible ce qui s’est passé”

Dans l’après-midi, l’interrogatoire de Nacer Bendrer a donc repris. L’accusé s’est notamment confié sur tous les contacts téléphoniques qu’il a eu avec Mehdi Nemmouche, avec Mounir Attalah “(son) ami”, ou encore avec une certaine “Paulette Motut”, un numéro qui serait celui de Mehdi Nemmouche à Marseille. Il a également répondu sur son rapport aux armes. Ensuite, il s’est exprimé sur l’attentat. “Je condamne fermement cet attentat”, lâche-t-il. “Pour moi, ceux qui ont fait ça, c’est des enfants de put***. C’est ignoble et horrible ce qui s’est passé au Musée juif de Belgique. Je dis la vérité, toute la vérité en Belgique. J’ai un peu menti en France, je m’en suis excusé auprès de la juge. Je suis innocent”.

La présidente de la cour d’assises lui a alors répliqué qu’il n’est “tout de même pas” un enfant de chœur : “Je le reconnais, je ne suis pas un enfant de chœur. J’ai fait des conneries, c’est vrai. Je ne suis pas un terroriste, je ne suis pas un djihadiste”. Nacer Bendrer a alors affirmé qu’il souhaitait se réinsérer et s’installer avec sa compagne, mais aussi poursuivre le CDI en tant que poseur de fenêtres qu’il a signé juste avant sa nouvelle détention préventive en France, début 2017.

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Contenu des échanges téléphoniques, des discussions lors des rencontres entre les accusés, des commentaires des policiers lors de leur confrontation, du motif pour lequel Mehdi Nemmouche était incarcéré… Nacer Bendrer a souvent répondu “je ne me souviens pas” lors de son interrogatoire par le procureur et les avocats des parties civiles, qui ont suivi l’interrogatoire général de la présidente de la cour d’assises.

“De tout et de rien”

Le procureur fédéral a encore demandé à Nacer Bendrer pourquoi il a pensé à une affaire de “stups” lorsque Mehdi Nemmouche l’a invité à venir à Bruxelles en avril 2014, alors que l’accusé principal n’est pas connu pour ce type de faits. “Je ne sais pas, je ne me souvenais plus pourquoi Nemmouche était en prison, cela remontait à quatre ans”, a répliqué Nacer Bendrer.

Lorsque les accusés se sont vus à Marseille, à deux reprises, entre le 25 et le 29 avril, il ne se souvient pas davantage de leurs conversations, qui ont pourtant duré une vingtaine de minutes, selon lui. Il concède seulement avoir essayé de “faire comprendre” à Mehdi Nemmouche qu’il ne pourrait pas l’aider à se procurer une kalachnikov. La cour n’a pas pu en apprendre davantage sur les nombreux coups de fils entre les deux hommes, dont certains ont duré jusqu’à dix minutes. Ils ont parlé de “tout et de rien”, a seulement dit Nacer Bendrer. Le Marseillais assure en tout cas que le passage de Mehdi Nemmouche par la Syrie n’a jamais été évoqué.

Le brassard de Thibaut Courtois

Amené sur ce sujet par Me Masset, avocat du Musée juif, il s’est dit satisfait que, lors de leur confrontation, le principal accusé ait assuré qu’il n’avait rien à voir avec cette affaire. Pour une fois, il s’est souvenu qu’en effet, Mehdi Nemmouche était bien devenu nerveux lorsque les enquêteurs l’ont mis face à cette contradiction, puisqu’il se disait innocent. “Les policiers ont raison”, a-t-il dit clairement, sur l’insistance de la présidente. Nacer Bendrer ne se souvient en revanche pas ni des menaces que le principal accusé aurait proférées envers les enquêteurs, ni de commentaires adressés à ces derniers, a-t-il répondu à Me Hirsch, conseil du CCOJB (Comité de coordination des organisations juives de Belgique).

Enfin, Me Lys, avocat de l’Association française des victimes du terrorisme, a interrogé Nacer Bendrer sur la finale de la Ligue des Champions qui a eu lieu le soir des faits, match que l’accusé dit avoir regardé. Si ce dernier assure avoir encore le déroulement de la rencontre en mémoire, il a indiqué ne pas se souvenir du brassard noir porté par le gardien de but belge Thibaut Courtois en mémoire des victimes ou de commentaires particuliers sur ce geste.

Un trafic de voitures

Après cet interrogatoire de Nacer Bendrer, l’un des conseils de Mehdi Nemmouche, Me Sébastien Courtoy, a pris le micro pour défendre son client et exprimer une nouvelle théorie quant aux contacts réguliers entre Mehdi Nemmoucher et Nacer Bendrer. “Pourquoi Mehdi Nemmouche a-t-il appelé trois cents fois Nacer Bendrer pour trouver une arme alors qu’il se trouvait à Molenbeek-Saint-Jean?”, a questionné Me Courtoy. Le pénaliste soutient que Nacer Bendrer ment lorsqu’il affirme que Mehdi Nemmouche l’a appelé à de nombreuses reprises pour demander de lui trouver une kalachnikov.

Selon Me Courtoy, Nacer Bendrer aurait obtenu un accord avec l’accusation pour charger son client. “Je ne vois que cette seule possibilité”, a-t-il dit. “Mehdi Nemmouche était sans le sou lorsqu’il est revenu de Syrie. Et qui va-t-il voir en premier lieu ? Hassani. Puis il va voir Attallah et enfin Bendrer. Donc, il n’a pas un rond et il va voir un trafiquant de voitures, un receleur et enfin un autre gars qui fait dans les voitures”, a exposé Me Courtoy, qui dément le fait que Mehdi Nemmouche cherchait une arme. “Bendrer a en fait dit la vérité dans sa première audition, lorsqu’il a déclaré que le 10 avril 2014, il était avant tout venu voir une voiture avant de venir voir Mehdi Nemmouche. Le procureur a voulu savoir ce que Nemmouche et Bendrer se sont dit lors de leurs contacts téléphoniques en avril 2014? Eh bien, ils parlaient de ça, de leur trafic de voitures. Bendrer devait de l’argent à Mehdi Nemmouche pour des cartes grises”, s’est exprimé Me Courtoy.

La présidente de la cour d’assises a clôturé les débats sur ces dernières déclarations et conclu que l’audience prévue ce jeudi ne se déroulera pas vu que Mehdi Nemmouche refuse toujours de répondre aux questions. L’audience reprendra donc ce vendredi avec les premières parties civiles.

Dans ce procès, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français âgés de 33 et 30 ans, sont accusés d’être auteurs ou co-auteurs de l’attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles. L’attentat avait coûté la vie à quatre personnes : Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole du musée, et Alexandre Strens, un employé du musée.

■ Duplex de Camille Tang Quynh et Charles Carpreau.

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18h04 – La présidente calme le jeu

La présidente de la cour d’assises calme le jeu après une nouvelle demande de prise de parole de Me Courtoy. Selon la présidente, Mehdi Nemmouche aurait expliqué qu’il était d’accord pour une analyse de voix, mais aucune officialisation n’a encore été confirmée. Il faudra donc encore patienter pour confirmer cette nouvelle demande des parties civiles.

La défense de Mehdi Nemmouche confirme qu’il ne parlera pas. Il n’y aura donc pas de séance ce jeudi. L’audience reprendra vendredi matin à 9h00.

17h59 – Les gants en latex

Me Dalne, avocat d’Annie Adam, revient sur le reportage de la RTBF qui pourrait être visionné et explique que “dans ce type de reportage, on ne retient que 2-3 minutes sur une heure d’interview ou plus”. Il évoque la théorie du tueur qui porterait des gants en latex. Il rappelle : “Dans l’acte d’accusation, les procureurs fédéraux indiquent que l’auteur ne semble pas porter de gants en latex. La défense a travesti cela en disant que l’auteur ne portait pas de gants en latex”.

17h56 – Les reportages de la RTBF et de RTL

La défense de la famille Riva revient sur la demande de la défense de Mehdi Nemmouche de voir des reportages de la RTBF et de RTL, dans lesquels il serait affirmé que les époux Riva ont travaillé pour le Mossad. Les avocats de la famille d’Emmanuel et Myriam Riva affirment à nouveau que seule Myriam Riva était comptable du Mossad, et qu’elle était retraitée au moment de son voyage avec son mari à Bruxelles. “Ces demandes révèlent la vacuité de l’argumentaire” de la défense de Mehdi Nemmouche, répliquent les avocats.

17h52 – Comparaison de voix

La présidente de la cour d’assises estime que la comparaison a déjà été faite avec un échantillon de voix récupéré en 2014, lors de la première audition de Mehdi Nemmouche. Elle va examiner cette demande de devoir complémentaire.

17h49 – Me Hirsch demande une analyse de la voix de Mehdi Nemmouche

Me Hirsch, avocate du CCOJB, veut faire une demande de devoir complémentaire. Elle revient sur l’acte de défense de Mehdi Nemmouche, concernant notamment la phrase “l’ADN a prouvé que Mehdi Nemmouche n’est pas le tueur”. Me Hirsch souhaite mettre en avant les vidéos de revendication, et évoque notamment une vidéo retrouvée sur une carte que Mehdi Nemmouche avait sur lui. “Les vidéos de revendication ont été tournées dans la chambre de Mehdi Nemmouche à Molenbeek. L’auteur avait étalé les armes, les munitions, les vêtements qui ont servi lors de la tuerie, la caméra, sur des sacs-poubelles blancs de Bruxelles-Propreté”, explique l’avocate. “On a aussi entendu la voix de celui qui revendique l’attentat, annonçant qu’il a porté une veste et une caméra qui n’a pas fonctionné, visibles dans la vidéo, lors de l’attentat. Or, Mehdi Nemmouche n’a jamais accepté de faire analyser sa voix. Je voudrais donc demander à la cour de comparer scientifiquement la voix de Mehdi Nemmouche à celle des vidéos de revendication”.

17h37 – La défense de Mehdi Nemmouche réplique encore

Me Courtoy a terminé son “long” commentaire. Me Laquay veut prendre la parole, malgré l’opposition de la présidente de la cour d’assises. Il est finalement autorisé à parler. Il revient sur les propos de Nacer Bendrer, qui affirme ne pas se souvenir des propos tenus dans sa confrontation avec Mehdi Nemmouche.

17h34 – Un supposé accord

Me Courtoy revient encore sur un supposé accord entre la justice et Nacer Bendrer, pour le libérer et “faire tomber Nemmouche”. L’avocat de Mehdi Nemmouche ne donne toutefois pas plus de preuve de cet accord, mais cite juste l’avocat de Nacer Bendrer qui évoque les problèmes de son client suite à son isolement dans une cellule de 6 m².

17h28 – Un trafic de cartes grises

Me Courtoy s’énerve encore et se demande pourquoi Mehdi Nemmouche aurait lancé 300 coups de téléphone pour obtenir une kalachnikov de Nacer Bendrer, à Marseille. “Une kalachnikov, je vous en trouve une en deux heures à la gare du Midi ou à Molenbeek”, lâche-t-il.

Me Courtoy affirme que ces coups de téléphone à Nacer Bendrer étaient en fait parce que Mehdi Nemmouche réclamait 6.000 euros à Nacer Bendrer pour des fausses cartes grises.

17h25 – Me Courtoy affirme que Nacer Bendrer fait “dans les voitures”

Me Courtoy affirme détenir un P.-V. d’un commissaire de la Ville de Bruxelles dans lequel ce dernier se plaint de ne pas pouvoir enquêter car on lui refuse de connaître le nom des victimes. “On lui demandera combien de fois cela lui est arrivé dans sa carrière”, clame l’avocat de Mehdi Nemmouche.

Me Courtoy relance ensuite sur l’interrogatoire de Nacer Bendrer : “Qu’est-ce que ça a été dur de ne rien dire face à tant d’âneries”, lâche-t-il. Il affirme encore que Mehdi Nemmouche, revenu de Syrie, n’a pas cherché une kalachnikov tout de suite mais a d’abord été mangé chez Laurie Stehle. Face à cette déclaration, une personne crie dans le public mais on n’a pu l’entendre distinctement. Me Courtoy reprend : “Mme Stehle est la compagne de Mr Assani, condamné et poursuivi en Belgique et en France pour trafic international de voitures et de faux papiers. Il va ensuite voir Mounir Attalah, condamné pour recel. Et la troisième personne qu’il va voir, Nacer Bendrer. Celui qui fait dans les voitures”.

17h16 – L’avocat de Mehdi Nemmouche s’énerve en pleine séance

Me Courtoy, avocat de Mehdi Nemmouche, fait son commentaire. “On n’a jamais vu personne dans une cage enfermé pendant quatre ans et risquer la perpétuité se voir refuser tous ses témoins”, affirme-t-il. “Tout ça parce qu’on serait des Caliméro”.

“Je n’ai pas de respect. Non, je n’en ai pas. On a truqué les photos, on vous a menti !”, s’énerve Me Courtoy. Il revient sur le témoignage affirmant que Mehdi Nemmouche aurait été à la fancy-fair de l’école Sint-Jan-Berghmans, et dit que la sécurité n’a pas de trace de la présence de Nemmouche. Il évoque encore une fois le fait que les époux Riva auraient travaillé pour le Mossad.

17h12 – La “contradiction des stupéfiants”

Me Koning, avocat de la famille de Dominique Sabrier, revient encore sur le fait que Nacer Bendrer a été à Bruxelles “pour une affaire de stupéfiants, dit-il”, alors qu’il “a avoué qu’il ne faisait pas dans les stupéfiants”. Il pointe une “contradiction” entre ses déclarations et la réponse à la question de ses avocats. “On vient de constater qu’on vous dit autre chose que la vérité”, affirme l’avocat.

17h02 – Le procureur traite la défense de Mehdi Nemmouche de “Caliméro”

Le procureur fait un commentaire sur le fait que Mehdi Nemmouche n’a pas souhaité répondre à l’interrogatoire prévu. “C’est un comportement qu’on ne voit quasiment jamais quand quelqu’un dit qu’il est innocent”, affirme Bernard Michel. Me Courtoy s’en offusque, Mehdi Nemmouche a souvent les yeux vers le sol. Le procureur dénonce encore “l’irrespect” de la défense de Mehdi Nemmouche et appelle le jury à faire son travail “avec nuance, au jour le jour”.

Bernard Michel affirme également que les avocats de Mehdi Nemmouche font “des demandes irréalistes”, notamment concernant leur demande de témoins ou leur demande de voir une maison près du Musée juif. Il les traite de “Caliméro”.

Enfin, le procureur revient, dans l’acte d’accusation, sur les traces ADN retrouvées sur la porte d’entrée du Musée juif. “On s’est rendu compte qu’une trace ADN analysée a été récupérée sur une zone de la porte que le tireur n’a pas touché”, explique le procureur.

16h57 – Les dernières questions

Me Courtoy, avocat de Mehdi Nemmouche, s’énerve car il ne peut faire de “développement” de la question qu’il souhaiterait poser à Nacer Bendrer et se rassied finalement après une passe d’armes avec la présidente de la cour d’assises.

Me Blot, avocat de Nacer Bendrer, revient sur le prix du billet de train de Marseille à Bruxelles. “112 euros, ce n’était pas cher”, répond son client.

Aucune autre question n’est posée. Place aux commentaires des différentes parties.

16h52 – La kalachnikov “pacifiste”

Les avocats de la famille Riva demandent à Nacer Bendrer si on peut faire “quelque chose de pacifiste” avec une kalachnikov. Nacer Bendrer répond : “Je sais pas, des braquages, ou quelque chose comme ça”, dit-il avant de répondre à la présidente, qui réitère la question : “Non, on ne sait rien faire de pacifiste”.

16h50 – Les propos de Nemmouche

Me Hirsch, avocate du CCOJB, s’interroge sur la confrontation entre Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer. Elle se demande si Nacer Bendrer a entendu Mehdi Nemmouche dire notamment : “Est-ce que vous me prenez pour un débile ? Vous savez très bien que j’ai à voir avec cette affaire. Ce n’est pas un ange qui est venu m’apporter les armes en me disant : ‘va te faire des juifetons'”. Nacer Bendrer dit qu’il ne se souvient plus et qu’il n’écoutait pas.

“Je ne me souviens pas des phrases précises, je confirme ce que la police écrit, c’est tout”, dit Nacer Bendrer.

16h47 – Le brassard de Thibaut Courtois

Me Lys, avocat de l’association française des victimes de terrorisme, rappelle que le 24 mai 2014 se disputait donc la finale de la Ligue des Champions entre l’Atlético Madrid et le Real Madrid. Il évoque le fait que Thibaut Courtois, le gardien belge de l’Atlético, portait un brassard noir pour commémorer les victimes de l’attentat. “Avez-vous vu ce brassard noir ?”, demande Me Lys à Nacer Bendrer. “Je ne m’en rappelle pas. Je me souviens du match mais je n’ai pas fait attention”.

Me Lys estime, pour sa part, que les commentateurs français de la finale avaient beaucoup évoqué ce brassard et l’attentat durant leur direct.

16h40 – Mehdi Nemmouche

Quand son nom est cité dans les questions à Nacer Bendrer, notamment quant à leur confrontation lors d’une audition, Mehdi Nemmouche interpelle ses avocats. Il a quelques tics dès qu’on évoque son nom.

16h38 – “On n’a pas parlé de Syrie”

Me Koning s’interroge sur les discussions entre Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer à Bruxelles. Nacer Bendrer dit qu’il n’a pas demandé ce qu’il était devenu et ce qu’il avait fait depuis trois ans. “Il ne m’a pas parlé de Syrie ou de religion”, dit Nacer Bendrer. “Je ne me souviens pas”. Il affirme que Mehdi Nemmouche ne lui a pas parlé d’un travail ou d’une éventuelle copine.

16h33 – La recherche de la kalachnikov

Place aux parties civiles. Me Koning, avocat de la famille de Dominique Sabrier, s’interroge sur les relations entre Nacer Bendrer et ses amis. Il se demande également si Nacer Bendrer “a vraiment cherché” la kalachnikov réclamée par Mehdi Nemmouche. “Je n’ai pas cherché réellement”, répond Nacer Bendrer. “Je l’ai envoyé balader. J’ai menti à Mehdi Nemmouche, oui”.

16h25 – Bendrer et son rapport avec les armes

Toujours sur le pavillon, le procureur s’interroge sur le fait de savoir si Nacer Bendrer a touché les armes “chambrées” et “chargées” retrouvées dans le pavillon. “J’en ai touché une, je crois”, explique-t-il. “Je n’y connais rien en armes”, dit-il. “Je connais pas les termes. Je sais qu’une arme peut tirer. (…) Dans les films américains que je regarde, c’est différent, c’est pas un reportage”.

“Pourquoi vous touchez une arme qui est dangereuse alors que vous ne connaissez rien ?”, demande la présidente de la cour d’assises. “Parce que j’ai été tenté, j’ai fait l’enfant”.

16h22 – “Protéger” sa copine

Le procureur revient sur le fait que Nacer Bendrer a baissé le siège de sa copine pour “éviter qu’elle voie le chemin” jusqu’au pavillon où Nacer Bendrer a été arrêté. “Je voulais la protéger”, répond-il. “De qui ou de quoi ?”, demande la présidente de la cour d’assises. “Bah, pour éviter qu’elle passe avec une copine et dise que j’habite là. C’est une discrétion, pour pas qu’elle parle. Je garde juste le pavillon”.

16h17 – Des longues conversations téléphoniques

Le procureur revient sur le fait que des conversations téléphoniques entre Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer ont duré plusieurs fois entre 2 et 10 minutes, à des heures tardives, à la mi-avril. Le procureur se demande de quoi ils ont parlé : “On a juste parlé de la kalachnikov. Je lui disais que je ne l’avais pas encore trouvé”, explique-t-il. “Je me souviens plus de ce qu’on a discuté exactement. Mais en général, on parlait de la kalach”.

“Comment voulez-vous que je me souvienne d’une conversation, cinq ans en arrière ?”, demande Nacer Bendrer, quelque peu énervé. “Vous voulez que je vous dise quoi ?”

16h10 – Confrontation

Le procureur le met en confrontation avec ce qu’il a dit devant un juge d’instruction français en 2017, à propos de ces discussions avec Mehdi Nemmouche. Le juge d’instruction de Paris lui avait alors posé les mêmes questions que le procureur ce jour, mais avait indiqué qu’il ne se “souvenait plus”. Le procureur se demande pourquoi “parfois il se souvient de ces discussions, parfois plus”. “Je m’étais déjà exprimé là-dessus, j’étais lassé”, répond Nacer Bendrer.

16h08 – Les discussions avec Mehdi Nemmouche

Sur demande du procureur, Nacer Bendrer revient sur sa conversation avec Mehdi Nemmouche à Marseille, le 25 avril : “Je l’ai vu devant chez moi en matinée. Il m’a demandé si j’avais l’arme, et tout. Je lui ai répondu que je ne l’avais pas trouvé. J’ai cherché après, parce qu’il s’était quand même déplacé. Mais je n’ai pas trouvé. (…) Je lui ai proposé qu’on mange ensemble après, mais il n’a pas voulu”. Cette conversation a duré “20, 30 minutes”, dit encore Nacer Bendrer. Ont-ils parlé d’autre chose ? “Non, on a juste parlé de l’arme pendant 20 minutes”.

Sur le deuxième rendez-vous entre Nacer Bendrer et Mehdi Nemmouche, toujours à Marseille : “Il m’a appelé plusieurs fois. J’ai dû le voir peu de temps après, quelques jours après. On s’est vu pas loin de chez moi. On a discuté pas longtemps, c’était plus court que notre première rencontre à Marseille. On a discuté de l’arme. Je ne l’avais pas trouvé. Je lui ai fait comprendre, peut-être pas de manière assez ferme, que je n’allais pas trouver l’arme”.

16h00 – De la Grand-Place jusqu’à Molenbeek

Le procureur se demande pourquoi Nacer Bendrer pense que Mehdi Nemmouche traîne dans une affaire de stupéfiants alors que ce dernier n’a jamais été concerné par une affaire de stupéfiants. Nacer Bendrer s’énerve : “Pourquoi je penserais ça ? Je n’en sais rien, je pensais qu’il s’agissait d’une affaire de stups”.

Le procureur revient ensuite sur le séjour de Nacer Bendrer à Bruxelles avec Mehdi Nemmouche. Il se demande s’ils se sont rendus à pied jusqu’au domicile de Mehdi Nemmouche : “Oui, on l’a fait à pied. Mehdi Nemmouche connaissait le chemin de la Grand-Place jusqu’à son domicile”, à Molenbeek.

15h55 – Nacer Bendrer s’énerve sur la caution

Le procureur se demande qui a payé la caution qui a permis de libérer Nacer Bendrer en 2016. “C’est ma copine, la compagne à mon frère et Yoann Perrin notamment. Et d’autres”, dit l’accusé. “La dernière ? Ce devait être la femme d’un ami. De qui ? Il s’appelle Karim et voilà”, s’énerve-t-il. “C’est pas un truc tordu. Vous avez les noms là.”

15h53 – Des anciennes condamnations

Le procureur souhaite revenir sur les faits de violences aggravées pour lesquels il a été condamnés en 2007. “J’ai été condamné pour trois ans. J’étais complice dans une bagarre qui a dégénéré. Mr Frigha a tiré, cagoulé, dans la jambe d’un autre homme. Moi, j’ai rien fait du tout, je n’étais pas cagoulé”, affirme-t-il.

“J’ai pris ensuite deux ans pour refus d’obtempérer alors que je n’avais pas de permis. J’ai fait un accident à la fin”, explique-t-il. “J’avais 17, 18 ans. J’ai juste fait des conneries”.

15h50 – Son dernier travail

Le procureur fédéral a désormais la parole. Selon la mère de Nacer Bendrer, devant le tribunal correctionnel de Marseille en septembre dernier, celle-ci a indiqué qu’il ne travaillait que deux mois avant son incarcération en 2017. Le procureur fédéral s’interroge donc sur le timing. Nacer Bendrer indique qu’il a commencé à travailler “en mars”.

15h47 – Bendrer à Bruxelles

Une jurée s’interroge sur la journée entre Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer à Bruxelles. Il confirme qu’ils ont été boire un verre, manger quelque chose dans un snack, puis ils ont été à la Grand-Place. “On a été mangé une glace puis il m’a dit de rester dormir à son appartement. Cela m’arrangeait pour ne pas payer une nuit d’hôtel, puis je suis reparti le lendemain”, explique Nacer Bendrer.

De quoi ont-ils parlé ? “Je ne me souviens pas, mais j’imagine de tout et de rien”, affirme-t-il.

15h45 – Nacer Bendrer et Yoann Perrin

Une jurée pose une question sur la relation entre Nacer Bendrer et Yoann Perrin, le propriétaire supposé du pavillon où a été arrêté Nacer Bendrer en décembre 2014. “C’est un copain. Je le connais de dehors”, dit l’accusé. “Je l’ai connu en 2013-2014, pas plus”.

La jurée lui demande pourquoi il a accepté de garder le pavillon de Yoann Perrin. Nacer Bendrer explique qu’il était inculpé pour une affaire de stups et qu’il était assigné à résidence. Yoann Perrin aurait donc demandé à Nacer Bendrer de garder cet appartement. “Je croyais que c’était un appartement avec des stups”, explique-t-il. “Quand j’ai vu qu’il y avait des armes, j’aurais dû l’appeler alors qu’il était en prison après avoir été interpellé au Maroc ?”, s’interroge-t-il.

15h39 – La séance reprend

Les accusés retrouvent leur place. Les différentes parties vont désormais pouvoir poser leurs questions à Nacer Bendrer. De son côté, Mehdi Nemmouche a indiqué hier qu’il ne souhaitait pas répondre aux questions.

15h10 – Réinsertion

Nacer Bendrer rappelle qu’il a “tout fait pour (se) réinsérer”. Il dit qu’il espère faire sa vie avec sa compagne : “ça fait sept ans, elle ne m’a pas lâché”. “J’ai toujours mon travail car mon patron veut toujours de moi”, confie-t-il encore. “J’espère retrouver aussi ma famille et mes proches, mais c’est tout à fait normal”, explique-t-il encore.

L’interrogatoire général est terminé. La présidente de la cour d’assises annonce une pause d’un quart d’heure avant les questions des différentes parties à Nacer Bendrer.

15h07 – “Je condamne cet attentat, je suis innocent”

La présidente de la cour d’assises demande son sentiment sur cette affaire et sur son inculpation : “Je condamne fermement cet attentat. Pour moi, ceux qui ont fait ça, c’est des enfants de put***. C’est ignoble et horrible ce qui s’est passé au Musée juif de Belgique. Je dis la vérité, toute la vérité en Belgique. J’ai un peu menti en France, je m’en suis excusé auprès de la juge. Je suis innocent”.

La présidente lui dit qu’il n’est pas un enfant de chœur : “Je le reconnais, je ne suis pas un enfant de chœur. J’ai fait des conneries, c’est vrai. Je ne suis pas un terroriste, je ne suis pas un djihadiste”.

Nacer Bendrer s’explique ensuite sur sa libération conditionnelle. Il confie qu’il avait été assigné à résidence et qu’il devait pointer trois fois pour s’assurer de sa présence. Il explique qu’il a dû chercher du travail, et a trouvé un job dans la menuiserie, en tant que poseur de fenêtres, trois mois après sa libération conditionnelle. “J’ai essayé de m’installer avec ma compagne, on avait pris l’appartement ensemble”, explique-t-il. “Puis je me suis fait contrôler en revenant de mon avocat”. Nacer Bendrer a alors dépassé l’arrondissement dans lequel il était assigné et a donc été condamné pour avoir violé l’une des conditions de sa libération.

Depuis lors, Nacer Bendrer a été détenu préventivement en France depuis début 2017.

15h02 – Ses défauts

La présidente de la cour d’assises demande “des défauts” à Nacer Bendrer. Il répond : “Comme tout le monde ici, non?”, sourit-il, tous comme les avocats. “Je dirais que je suis têtu et impatient”, explique-t-il ensuite.

Nacer Bendrer sourit aussi quand la présidente lui demande de réagir à la description de Mounir Attalah : “Je valide, c’est celle de mon ami. Je vais dire quoi ?”

14h58 – “Je n’ai fait aucun lien”

“Je n’ai fait aucun lien entre Mehdi Nemmouche, les appels qu’on a reçus avec Mounir Attalah, la kalachnikov et ce qu’il s’est passé au Musée juif. J’ai juste regardé la télé et suivi les informations comme tout le monde”, explique Nacer Bendrer.

La présidente de la cour d’assises s’interroge sur le fait que Mehdi Nemmouche a contacté ses anciens co-détenus qu’il n’avait plus vu depuis un an et qu’il s’est fait “éconduire” à deux reprises à Bruxelles et à Marseille, et que celui-ci est malgré tout revenu à Marseille fin mai. “Comment vous expliquez-cela ?”, demande la présidente. “Je ne sais pas”, répète Nacer Bendrer. “Je ne sais pas pourquoi”.

14h50 – Des appels avec Attalah

Des appels ont été enregistrés entre Mounir Attalah et le téléphone fixe des parents de Nacer Bendrer. Ce sont des appels masqués. Nacer Bendrer confirme qu’ils ont téléphoné ensemble vu “qu’on est amis”, mais il affirme qu’ils n’ont pas parlé de l’attentat. “Il y avait la finale de la Champion’s League après, c’est peut-être pour ça”, dit-il. Il dit ne pas savoir pourquoi il s’agissait d’appels masqués.

14h40 – Le jour des faits

Nacer Bendrer explique qu’il était en Algérie fin mai 2014 pour les funérailles d’un ami. Il affirme être revenu “début juin” en France, mais explique qu’il était toujours à Marseille le 24 mai 2014. “Je pense que je suis juste après en Algérie”, explique Nacer Bendrer. “J’ai été au courant des faits (autour du Musée juif) à mon retour d’Algérie”.

Nacer Bendrer confirme que Mounir Attalah lui a dit, début juin, que Mehdi Nemmouche l’avait appelé pour aller le chercher à la gare de Nice, dans le même timing que l’attentat du Musée juif. “En plus ce bâtard m’avait appelé pour aller le chercher à Nice”, explique Mounir Attalah, selon Nacer Bendrer.

Sur l’attaque du Musée juif et la poursuite de Mehdi Nemmouche : “J’étais choqué. J’étais énervé. Ce qui s’est passé, c’était terrible, c’était horrible. Je me doutais pas qu’il puisse faire ça”, explique Nacer Bendrer. Avait-il peur ? “J’avais rien à cacher. S’ils voulaient m’interroger, ils pouvaient. Les choses que j’ai dites au début, c’était parce que j’avais peur”.

14h35 – Une arme vendue en Espagne

Pendant l’interrogatoire, les avocats de Mehdi Nemmouche discutent très souvent avec lui.

La présidente de la cour d’assises revient pour sa part sur le fait que le revolver du crime a été vendu “neutralisé”, en Espagne, à un certain Jean, qui serait une fausse identité. La présidente demande à Nacer Bendrer s’il sait “déneutraliser” une arme, l’accusé répond “non”.

La présidente l’interroge sur ses éventuels voyages en Espagne. Nacer Bendrer dit qu’il n’a pas été à La Jonquerra, où l’arme a été achetée.

14h30 – Bendrer et les armes

Lors d’une écoute téléphonique, le 13 septembre 2014, la compagne de Nacer Bendrer affirme qu’elle “va se tirer une balle” après l’annonce de sa rupture avec Nacer Bendrer. Lui répond qu’il a “un fusil et un ami”. La présidente de la cour d’assises demande des précisions sur cette déclaration, Nacer Bendrer dit que cela aurait été “dit sous le coup de la rigolade”. “Je m’en rappelle plus. Je rigolais avec elle”, dit-il.

Toujours sur les armes, la présidente revient sur l’arrestation de Nacer Bendrer le 9 décembre 2014 et sur le fait que des armes “chambrées et prêtes à tirer” avaient été retrouvées dans l’appartement qu’il “gardait”. La compagne de Nacer Bendrer indique dans une audition qu’une arme était au pied du lit, “prête à être attrapée quand vous êtres couché”. Nacer Bendrer s’irrite encore : “Je lui ai dit que c’était pour tuer des pigeons, mais c’était pour rigoler. C’est une expression”.

Enfin, selon son ex-compagne, Nacer Bendrer lui demandait qu’elle se couche pour qu’elle ne connaisse pas le chemin jusqu’à cet appartement : “C’était pour la protéger”, répond Nacer Bendrer.

14h22 – La Valentine

Nacer Bendrer s’énerve à nouveau sur le fait que la présidente de la cour d’assises insiste sur “La Valentine”. Mounir Attalah a en fait évoqué dans une audition que Mehdi Nemmouche lui avait demandé de le conduire au centre commercial La Valentine. Or, une témoin explique que Nacer Bendrer allait souvent à La Valentine pour faire du football en salle. “Bah ouais, c’est un centre commercial, tout le monde y va, c’est connu à Marseille. Qu’est-ce que ça change ?”, lâche l’accusé.

14h18 – Un téléphone avec son frère

Nacer Bendrer affirme à plusieurs reprises que son frère a aussi utilisé le téléphone qui lui a été attribué dans l’enquête. Il dit que les enquêteurs le confirment. “Je n’ai rien à cacher”, lâche-t-il. “Il y a un téléphone pour ma mère et un téléphone que j’ai utilisé avec mon frère. (…) Mon téléphone, vous avez je ne sais combien d’appels, et on me dit que mon GSM est tout le temps éteint. Je comprends pas”.

14h15 – Nacer Bendrer s’énerve

L’enquête révèle que le téléphone de Siham Sahal, qui aurait “flirté” avec le frère de Nacer Bendrer selon ce dernier, avait été signalé à plusieurs endroits similaires que le téléphone de “Paulette Motut”, soit le numéro de téléphone qui serait en fait celui de Mehdi Nemmouche quand il est à Marseille.

Face à ces questions, Nacer Bendrer s’énerve face à la présidente de la cour d’assises sur le fait qu’il doit répondre à “des questions sur les autres”. “C’est aux autres à répondre, c’est pas à moi. Je sais pas ce qu’ils font moi”, réagit-il.

14h12 – Sur messagerie

La présidente de la cour d’assises rapporte qu’à Marseille, pendant que Mehdi Nemmouche est à Marseille, le téléphone de Nacer Bendrer a été plusieurs fois sur messagerie, ce qui est, selon les enquêteurs, un comportement peu courant pour l’accusé. Celui-ci répond sèchement que “(sa) batterie de téléphone était peut-être vide, je sais pas”.

14h09 – La barbe de Nemmouche

Selon les bornes téléphoniques, le 24 avril 2014, Mounir Attalah, Nacer Bendrer et Mehdi Nemmouche étaient tous à Marseille. Bendrer avoue avoir vu Mehdi Nemmouche et il rapporte que celui n’avait plus sa barbe depuis sa visite à Bruxelles, deux semaines plus tôt. “Vous ne le trouvez pas changé ?”, demande la présidente de la cour d’assises. “Non, juste sa barbe”, répond Nacer Bendrer. “Moi, j’ai vu que ça. Et en prison, je le fréquentais pas donc je vois pas de changement moi”.

Nacer Bendrer s’énerve quelque peu face à l’insistance de la présidente, qui rapporte les propos de Mounir Attalah qui affirmait ne pas avoir reconnu Mehdi Nemmouche.

14h01 – Nemmouche à Marseille

Sur son retour de Bruxelles, Nacer Bendrer affirme que Mehdi Nemmouche a continué à l’appeler plusieurs fois, mais qu’il n’a pas répondu. “Je l’ai envoyé balader. Je m’en foutais. Chaque fois, je lui envoyais que j’avais pas trouvé. Je ne lui ai pas dit non mais je l’ai envoyé balader”, ajoute Nacer Bendrer. “Au téléphone, il m’appelait souvent mais je ne le sentais pas agacé”.

Nacer Bendrer affirme qu’il n’était pas informé de la venue de Mehdi Nemmouche à Marseille, fin avril. “Il est descendu un jour et est venu devant chez moi. Il m’a dit qu’il était venu la veille. C’est tout. On a discuté sur la kalachnikov. Et voilà”, rapporte Bendrer.

13h57 – Des coups de téléphone qui interpellent

La présidente revient sur des appels par téléphone reçus et envoyés. “Mehdi Nemmouche m’a appelé et m’a dit que Mounir Attalah lui avait donné mon numéro”, dit Nacer Bendrer par rapport à l’appel reçu le 9 avril 2014 par Nacer Bendrer. Il confirme également que l’un des deux téléphones qu’il possédait a été laissé en France pendant son voyage à Bruxelles.

La compagne de Nacer Bendrer affirme lors d’une audition, qu’elle aurait utilisé le téléphone de son beau-père pour appeler Nacer Bendrer à Bruxelles. Celle-ci affirme qu’elle n’avait plus d’abonnement pour appeler avec son téléphone. Nacer Bendrer réplique, quelque peu irrité : “Elle a juste pris le portable de son beau-père. Je dois dire quoi par rapport à ça ?” Pourtant, selon l’enquête, la compagne de Nacer Bendrer avait un abonnement illimité. La présidente s’interroge donc sur le fait qu’elle a téléphoné à son compagnon avec un autre numéro. “J’en sais rien, j’ai pas compris la question”.

13h50 – L’interrogatoire reprend

La présidente de la cour d’assises revient sur l’interrogatoire de Nacer Bendrer. La présidente lui demande s’il a fait partie “d’un deal” avec une quelconque autorité judiciaire. “Non”, répond Nacer Bendrer. “Pour moi, une enquête a été faite et au bout de l’enquête, j’ai été libéré”. “On ne m’a rien dit”, explique encore l’accusé. Il dit ne pas savoir pourquoi Mehdi Nemmouche et sa défense ont évoqué cet accord avec la justice.

13h42 – C’est la reprise

Les avocats ont repris leur place, tout comme le public dans la salle d’audience de la cour d’assises. Cet après-midi, la présidente de la cour d’assises devrait terminer l’interrogatoire de Nacer Bendrer, accusé d’être le co-auteur de l’attentat du Musée juif de Belgique.

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12h20 – L’audience reprend à 13h30

Vu la pause de midi, la présidente de la cour d’assises annonce que l’audience reprendra avec l’interrogatoire de Nacer Bendrer à 13h30.

12h19 – Pas de récusation pour la 4e juré suppléant

Concernant le 4e juré suppléant qui a été à l’école primaire et secondaire avec un avocat du Musée juif, la présidente de la cour d’assises décide que ce dernier n’est pas récusé. “La demande est recevable mais pas justifiée”, estime-t-elle.

12h15 – La 2e jurée suppléante est récusée

Au bout de deux heures de délibération, la présidente de la cour d’assises Laurence Massart annonce que la 2e jurée suppléante, cousine germaine d’un enquêteur entendu comme témoin, est récusée vu son lien familial. “L’apparence d’impartialité n’est plus assurée”, explique-t-elle. Selon l’arrêt prononcé par la présidente de la cour d’assises, le fait qu’il existe un lien familial entre un juré et un témoin “n’implique pas nécessairement” que l’apparence d’impartialité est menacée, mais dans ce cas, vu les liens proches entre la jurée et le témoin, la présidente de la cour d’assises estime que les demandes de récusation peuvent se justifier.

11h15 – Toujours en attente

L’audience n’a toujours pas repris à la cour d’assises après plus d’une heure d’attente. Nous attendons désormais la délibération de la cour sur le cas de cette jurée suppléante. Celle-ci doit motiver sa décision et cela peut donc prendre du temps.

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10h00 – Nouvelle demande de récusation d’une jurée

Le procureur fédéral demande la récusation de la 2e jurée suppléante, qui est cousine avec un enquêteur entendu dans ce procès. Me Hirsch, avocate du CCOJB, ne demande pas de récusation, estimant que beaucoup de jurés peuvent connaître, un jour, l’un ou l’autre. Me Courtoy, avocat de Mehdi Nemmouche, dit encore “toute la confiance de Mehdi Nemmouche” en ce jury. Me Blot, avocat de Nacer Bendrer, affirme que la défense de son client “ne peut être assimilée à celle de la défense de Mehdi Nemmouche”, et qu’il n’évoque pas “théories complotistes”, mais demande la récusation de la 2e jurée suppléante, estimant que ce cas est “de la même nature” que celui de la veille. Un juré avait alors été récusé en raison de son ancien travail avec une des juges d’instruction qui a instruit le dossier de l’attentat du Musée juif.

Me Blot s’interroge également sur le lien plus éloigné révélé entre le 5e juré et Me Nardone. “Dans cette affaire, rien ne doit être personnel. Ce doit être neutre, objectif et impartial”, explique-t-il. “On doit préserver le jury de toute remise en cause”. Les débats sont désormais clos sur cette question et la séance est de nouveau suspendue pour que la cour délibère sur ces demandes de récusation.

9h54 – Un avocat dans la même école qu’un juré

Avant que la présidente de la cour d’assises reprenne l’audience, Me Nardone, avocat du Musée juif, annonce que le 5e juré a fréquenté la même école que lui. “Je n’ai plus de contact avec lui”, explique-t-il. “C’était l’école primaire et une partie de la secondaire”. La présidente de la cour d’assises confirme que le lien n’est pas vraiment fort entre les deux personnes, et que cela ne devrait pas mener à une récusation de ce 5e juré.

9h22 – Le 7e juré absent et la jurée “cousine”

Nouveau rebondissement dans le jury : le 7e juré est absent ce mercredi matin car son épouse a eu un accident. Il est remplacé par la 1re jurée suppléante, sans autre opposition. Il s’agit de la troisième défection après le départ d’une jurée et d’un juré.

En outre, la présidente de la cour d’assises annonce que la 2e jurée suppléante est en fait “la cousine d’un enquêteur” qui va témoigner. Cette dernière l’a confié à des huissiers. La jurée confie que ce témoin est “son cousin germain”, qu’ils ne se parlent plus “depuis 4 ans” mais qu’ils sont “en contact via Facebook”.

Face à cette nouvelle révélation, Me Koning, avocat de la famille de Dominique Sabrier, demande à la cour de vérifier “clairement” et “complètement” les identités et liens éventuels du jury avec des personnes qui vont témoigner ou qui ont participé à cette enquête. Notamment pour “ne pas alimenter les théories du complot”, faisant référence à la défense de Mehdi Nemmouche. En attendant, la séance est suspendue, le temps de prendre une décision quant au sort de cette jurée “cousine”.

9h20 – L’audience commence

Cette nouvelle journée du procès de l’attentat du Musée juif peut enfin commencer avec l’entrée de la cour. Seuls les avocats de Mehdi Nemmouche manquent actuellement à l’appel.

9h05 – Un peu de retard

Comme la veille, l’audience devait commencer à 9h00. Mais les avocats arrivent doucement, au compte-gouttes dans la salle de la cour d’assises. Les avocats de la défense manquent toujours à l’appel.

8h35 – Une nouvelle journée

Nous voici de retour au Palais de justice de Bruxelles pour suivre cette nouvelle audience du procès de l’attentat du Musée juif de Belgique. L’interrogatoire de Nacer Bendrer doit se conclure ce mercredi matin dès 9h00 (horaire prévisionnel). La suite de l’agenda doit désormais être confirmé par la présidente de la cour d’assises, Laurence Massart.

Grégory Ienco – Photos : Belga/Igor Preys