Projet des Dames Blanches : le MR se plaint d’une absence de mixité

La Région bruxelloise et la commune de Woluwe-Saint-Pierre ont trouvé ce mercredi un accord pour le développement d’un nouveau quartier sur le site des Dames Blanches. Dans l’opposition, le MR s’inquiète d’une décision qui “prend tout le monde de court”.

Après quarante ans de polémique, la Région bruxelloise va bientôt développer sur ce site des Dames Blanches, un terrain de 9,3 hectares situé en lisière de la forêt de Soignes, un écoquartier alliant 200 logements passifs dont 120 logements sociaux, des équipements collectifs et des espaces verts.

Notre reportage | Woluwe-Saint-Pierre : enfin un accord sur l’avenir des Dames blanches (vidéo)

Les conseillers communaux de l’opposition MR à Woluwe-Saint-Pierre, Alexia Bertrand, Anne-Charlotte d’Ursel et Etienne Dujardin, s’inquiètent toutefois du projet présenté ce mercredi par la Région. Pour Alexia Bertrand, “contrairement à ce qui figure dans l’accord de majorité, ce projet est imposé sans co-construction avec les habitants qui n’ont pas été impliqués dans une décision qui tombe comme un couperet et prend tout le monde de court à la fin des vacances”.

“Avec trois cinquièmes de logements sociaux prévus, le collège échevinal renie son engagement du respect de la règle des trois tiers : un tiers de logement social, un tiers de logement acquisitif et un tiers de logement locatif. Il se fait ainsi le complice d’une politique régionale qui ne correspond ni à la vision des habitants de notre commune ni à la mixité souhaitée dans le quartier, a ajouté Etienne Dujardin.

“Un des derniers champs agricoles bruxellois”

Anne-Charlotte d’Ursel considère pour sa part que le projet présenté va contre le sens de l’histoire. “Avec la prise de conscience climatique, ou encore les récentes inondations et la crise du Covid 19, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut plus d’espaces verts en ville et plus d’aération dans les quartiers et non pas densifier et imperméabiliser les espaces naturels encore disponibles, surtout dans des zones sujettes à inondation comme c’est le cas dans le quartier. Cette imperméabilisation est par ailleurs incohérente avec le souhait exprimé il y a peu par le ministre Ecolo, Alain Maron, d’acheter des champs agricoles en Brabant wallon alors qu’il y a ici un des derniers champs agricoles encore en activité à Bruxelles”.

Le MR s’inquiète aussi des gabarits des immeubles et du futur nouveau Plan Particulier d’Aménagement dont le statut de certaines zones ne dit pas si elles ne seront pas constructibles à l’avenir. Il craint que l’on n’assiste qu’à la phase 1 d’un programme de construction en plusieurs phases qui en fin de compte densifierait le quartier à outrance. L’impact sur la mobilité et le stationnement dans le quartier sont également une source de préoccupation, a encore dit le MR en demandant que des comptages soient réalisés par un organisme indépendant.

À l’occasion de la proche concertation avec les riverains, le parti assure enfin qu’il sera “très actif” pour défendre le quartier et exiger le maintien du PPAS en vigueur, élaboré à l’initiative du MR. Celui-ci prévoit 130 logements en ménageant de larges espaces non construits ainsi qu’une concertation obligatoire avant de modifier cet outil de planification urbanistique locale.

Avec Belga – Photo : BX1