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Athénée royal Uccle 2 : quelque 40 enseignants en arrêt de travail pour dénoncer l’insalubrité

Quelque 40 professeurs sur les 60 présents ont marqué un premier arrêt de travail ce lundi de 11h50 à 12h45 à l’athénée royal d’Uccle 2 pour réclamer des rénovations dans leur école.

Le syndicat libéral SLFP – Enseignement, à l’initiative du mouvement, dénonce l’insalubrité du bâtiment (fuites de gaz, éclairages dangereux, infiltration d’eau etc.) et le sous-investissement chronique. Il demande une rénovation urgente des locaux.

Le gestionnaire des réseaux gaz et électricité à Bruxelles, Sibelga, est venu colmater la fuite de gaz détectée sur une des chaudières à l’arrêt malgré que cette intervention soit normalement à la charge du propriétaire. Le directeur de l’athénée a indiqué qu’un membre de la Direction générale des infrastructures viendra faire un relevé des travaux à réaliser, selon le SLFP. Les enseignants souhaitent continuer à marquer des arrêts de travail tous les jours jusqu’à l’obtention d’un cahier des charges signé, mentionnant la date de début des rénovations.

Un parc vétuste

Il n’y a pas que l’athénée d’Uccle 2 qui prend l’eau. A Ganshoren, les problèmes sont également bien connus depuis de nombreuses années. De manière globale, il faut dire que le parc des bâtiments scolaires bruxellois est assez vétuste. Chaque Pouvoir Organisateur est responsable de ces bâtiments. Au niveau de la Fédération Wallonie Bruxelles, on compte près de 3.000 bâtiments. Sur Bruxelles, cela représente 775.048 m² répartis sur 91 sites. La Fédération gère ainsi 14 écoles fondamentales, 19 secondaires, 10 internats, 3 établissements d’enseignement spécialisé, 4 en promotion sociales, 10 écoles d’enseignement supérieur et 4 internats dans le supérieur.

Dans l’administration qui gère aujourd’hui les infrastructures scolaires, le dernier rapport d’activité disponible date de 2014. A cette époque, 1,8 million d’euros avait été engagé pour la construction, la modernisation et l’aménagement d’établissements et 1,7 million pour l’entretien non programmable. A cela s’ajoutait aussi un fonds d’urgence.

Aujourd’hui, c’est un nouvel organe baptisé WBE qui doit gérer les bâtiments. Il dépend directement du ministre Frédéric Daerden (PS). Son budget est de 48 millions d’euros mais de l’aveu même du cabinet du ministre il est totalement insuffisant. “Pour les besoins en entretien, le budget dont nous disposons équivaut à 75% des dépenses qui devraient avoir lieu. Pour les rénovations plus lourdes, nous ne disposons que de 30% des coûts totaux.”

Comment financer les travaux ?

Dans un premier temps, le ministre souhaite établir un cadastre des travaux à effectuer et devra établir les priorités. Un audit exhaustif a été établi en 2017 et c’est à partir de ce rapport que le cadastre sera mis sur pied. Mais les 48 millions d’euros de WBE ne suffiront donc pas. “Nous allons devoir trouver des alternatives pour financer les travaux, explique-t-on au cabinet de Frédéric Daerden. Pour les rénovations énergétiques, nous pensons utiliser des systèmes de tiers-investisseurs. Ainsi, une société ou une intercommunale financent les travaux et se rémunèrent en certificats verts. Nous l’avons déjà fait en province de Liège et cela fonctionne bien. Ensuite, nous pensons mettre en place des synergies entre les réseaux. Il y a peut-être des économies à effectuer de ce côté. Et puis, nous allons devoir dégager des moyens budgétaires supplémentaires en passant à la loupe les postes de dépenses.”

Au MR, la cheffe de groupe au parlement bruxellois, Alexia Bertrand, proposait de jeter un œil du côté de la Flandre. “Grâce aux partenariats public-privé, la Flandre a pu construire 180 écoles en 4 ou 5 ans. Cela permet de réaliser des constructions et des rénovations dans un temps record. Cela est important aussi de prendre la spécificité de Bruxelles. Aujourd’hui, des parents préfèrent mettre leurs enfants dans le système flamand parce que les bâtiments de Fédération Wallonie Bruxelles sont vétustes.”

Un plan global pour 2024

Du côté de la Fédération Wallonie Bruxelles, on assure tenir à l’œil la problématique bruxelloise. Un critère de densité et de pression démographique devra être pris en compte lors de l’établissement des priorités pour les rénovations. “Seulement, il serait plus facile de vider l’athénée de Ganshoren pour le rénover entièrement plutôt que de faire les travaux avec les élèves dedans. Mais à Bruxelles, il est compliqué de trouver un lieu assez grand avec des espaces extérieur pour reloger tous les élèves d’un athénée. C’est une spécificité qui complique les choses.”

Concrètement, le ministre Frédéric Daerden espère qu’à la fin de la législature, soit en 2024, le cadastre des travaux à effectuer sera disponible, approuvé et finançable. En attendant, les urgences devront être traitées au cas par cas.

■ Reportage d’Aurélie Vanwelde, Aristide Kobenan, Ilias El Mahi avec Vanessa Lhuillier

Arrêt de travail à l’Athénée royal Uccle 2 dès lundi