Exclusif : visé par une plainte pour harcèlement et antisémitisme, le commissaire Geert Verhoeyen est “provisoirement déplacé”

Selon nos informations, une plainte accompagnée de cinq témoignages a été déposée à l’encontre du responsable de la brigade canine de la zone Midi Geert Verhoeyen. Le commissaire est visé par une plainte pour antisémitisme et harcèlement. Une enquête interne est en cours.

Selon la plainte déposée par la Ligue belge contre l’antisémitisme à l’encontre de  Geert Verhoeyen, commissaire de la zone Midi en charge de la brigade canine, l’homme a diffusé “à plusieurs reprises, et assez fort pour que tout le monde l’entende, des chants nazis”, chants qu’il qualifierait de “musiques de vrais hommes”. Selon la plainte, le commissaire a crié que “les camps d’extermination et les chambres à gaz sont de vastes bêtises, des mensonges”. Toujours selon un de ses agents, le commissaire l’a “humilié en le surnommant devant plusieurs de ses collègues de radin”.

La plainte affirme également que le commissaire Verhoeyen s’en prend aux étrangers en les qualifiant de “bougnouls”, de “sacs de misères” ou encore aux homosexuels en les traitant de “pédés” ou de “tapettes”.

Une plainte avec cinq témoignages a donc été déposée, avec parmi ces témoignages celui d’une femme de la brigade canine qui aurait été régulièrement traitée par le commissaire de “blonde de service” ou de “nunuche maniérée”.

Une enquête interne en cours

Une enquête interne est actuellement en cours et le commissaire incriminé a entretemps été “provisoirement déplacé” le temps de cette enquête. “Nous devons entendre toutes les parties pour voir ce qu’il s’est passé”, explique pour sa part le bourgmestre de Saint-Gilles et membre du Collège de Police de la zone midi Charles Picqué (PS). “Nous savons qu’il y a des conflits dans ce service mais ces conflits ne sont pas toujours liés, semble-t-il, aux faits évoqués aujourd’hui”.

Le président de la Ligue belge contre l’antisémitisme Joël Rubinfeld estime pour sa part que cette mesure “intermédiaire” sur le déplacement provisoire du commissaire n’est pas suffisante : “Cela ne fait que déplacer le problème”.

■ Reportage de Michel Geyer avec Jean-Christophe Pesesse et Nicolas Scheenaerts.

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23 mai 2018 - 16h58
Modifié le 23 mai 2018 - 17h00