Visite des prisons à Forest: le besoin de peines alternatives notamment épinglé

Des députés des différents partis représentés au Parlement bruxellois ont visité lundi après-midi les prisons de Berkendael et de Forest à l’initiative du Centre d’Action laïque, de Bruxelles Laïque et du GENEPI Belgique.

Des ateliers ont été organisés durant la journée pour préparer les détenus à la visite. Les élus se sont répartis en deux groupes pour visiter l’une ou l’autre prison.

Le Centre d’Action laïque revendique une politique réductionniste qui privilégie les peines alternatives à la privation de liberté qui coûte d’ailleurs chère et demande à ce que le lien entre les détenus et leurs familles soit privilégié.

Concernant la surpopulation et les conditions de détention alarmantes à Forest, Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme, souligne que “la Belgique a été condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme et par le Comité européen pour la Prévention de la Torture pour les conditions de détention. Il y a en Belgique 63 gardiens et 2,2 travailleurs sociaux pour 100 détenus. (…) Tous les députés présents se sont dits conscients de l’importance de mettre en œuvre un réel accompagnement social en vue de la réinsertion, mais dans la pratique les détenus sont toujours la dernière priorité des politiques. Le gouvernement fédéral a encore annoncé vouloir couper les subventions de l’association Relais Enfants-Parents pour faire des économies de bouts de chandelle, mais cela aura des conséquences qui vont se payer à long terme. Pour lutter contre la récidive, le détenu doit pouvoir reprendre le plus vite possible une place dans la société, mais la politique carcérale est uniquement pensée à court terme par le prisme répressif.”

Alexis Deswaef ajoute que “les heures de visite s’arrêtent à 15H30, ce qui empêche les enfants scolarisés de voir leurs parents. Ils n’ont plus que le samedi. Pourquoi ne peut-on pas organiser ces visites en privilégiant l’intérêt de l’enfant?”

“Beaucoup de femmes se sont plaintes du manque de formations qualifiantes”, rapporte Viviane Teiltelbaum, députée MR et présidente du Conseil des Femmes francophones de Belgique. Quelque 80 femmes sont détenues à Berkendael sur une capacité d’environ 100 places.