Stéphane Roberti (Ecolo) démissionne à Forest : retour sur les moments forts de son parcours

La nouvelle est tombée mardi soir : Stéphane Roberti (Ecolo), en congé maladie depuis novembre 2020, a officiellement annoncé sa démission de sa fonction de bourgmestre de Forest. Cet assistant social de formation, devenu président du CPAS et ensuite bourgmestre, ne se prédestinait pourtant pas à une carrière en politique… Retour sur les éléments marquants de son parcours. 

Stéphane Roberti est un homme de conviction. Au sein d’Ecolo, il est considéré comme étant très à gauche. Plutôt discret et timide, mais engagé socialement et écologiquement, le désormais ex-bourgmestre de Forest a voulu imposer un style particulier, voire atypique pour cette fonction.

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D’assistant social à président du CPAS

Pour ses études, il fait le choix de suivre une formation pour devenir assistant social. À la même période, il rejoint les rangs d’Ecolo même s’il ne se prédestine pas à une carrière en politique. Pourtant, quelques années plus tard, en 2007, il devient le président du CPAS de Forest, une commune qu’il connait bien : il y a habité une bonne partie de sa vie.

Ses premières années à la tête du CPAS se passent bien. Il entreprend quelques projets, par exemple l’aménagement d’un cantou, une unité spécialisée dans la prise en charge des personnes atteintes de démence ou de la maladie d’Alzheimer en maison de repos ou encore la simplification de l’accès aux soins de santé pour les Forestois les plus précaires. C’est ensuite que les choses se gâtent… Dans une affaire de faux et usage de faux qui secoue le CPAS, Stéphane Roberti est épinglé pour négligence dans sa gestion. À l’époque, il manque d’être démis de ses fonctions.

Roberti bourgmestre de Forest dans un contexte tendu

Après son mandat de président du CPAS, Roberti devient le bourgmestre de Forest dans une ambiance pour la moins électrique à la sortie des élections communales d’octobre 2018. Les deux partis dominants de la majorité, Ecolo et le PS, ne parviennent pas à trouver un accord, notamment pour désigner le futur bourgmestre de la commune. Les écologistes, sortis renforcés du scrutin, décident alors d’entamer des discussions avec deux et ensuite trois autres partis : le cdH, le MR et DéFI. Ils signent un premier acte de présentation d’échevins.

Quelques jours seulement avant la prestation de serment des bourgmestres, le PS et Ecolo parviennent finalement à s’accorder. Ensemble, ils forment une majorité de 21 sièges sur 37. Évidemment, ce retournement de situation crée la polémique et les mots de la majorité devenue opposition sont forts. “Une situation inédite, qui n’est pas très reluisante pour la politique et pour établir la confiance entre la commune et les citoyens”, explique à l’époque Marc Loewenstein (DéFI), conseiller communal. “Avant même d’avoir été élu, vous avez déjà trahi votre premier engagement. Les Forestois peuvent d’ores et déjà craindre qu’aucun de vos engagements futurs ne soient tenus. Les voilà avertis”, déclare encore Laurent Hacken (cdH), conseiller communal, à propos du bourgmestre qui va alors entrer en fonction.

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Sur les ondes de BX1, Stéphane Roberti s’était exprimé à ce sujet. “Avec les autres partis, on discute depuis longtemps et cela prend du temps. On sent bien qu’on a des divergences de vue. Quand j’ai accepté de me mettre autour de la table avec des cadres du PS, on a constaté des convergences assez fortes. On a rencontré le PS dimanche et très vite, on s’est dit que les deux programmes convergeaient. Nous avons une équipe renouvelée de part et d’autre. Les deux plus gros partis de la commune qui se mettent ensemble, c’est un gage de stabilité.”

Seulement, il est impossible de signer légalement un nouvel acte de présentation des échevins, car les écologistes avaient déjà signé le premier quelque jours plus tôt. “Ce sont les membres de l’ancien collège qui vont continuer à siéger le temps qu’un nouveau conseil soit reconvoqué pour désigner les nouveaux membres du collège”, détaille au moment des faits Roberti. Mais la désormais opposition, jugeant la manière de procéder irrégulière, décide d’introduire un recours devant le Conseil d’État. Finalement, en avril 2021, la plus haute juridiction du pays donne raison au nouveau collège de la commune.

Un mandat écourté

Hormis l’attente de la décision du Conseil d’État qui fragilise la légitimité de la coalition naissante, le début de mandat de Stéphane Roberti se passe relativement bien. Cependant, à la mi-novembre 2020, ce dernier annonce se retirer un moment de la vie politique, pour s’occuper d’un proche souffrant. Ce retrait se transforme ensuite en congé maladie. Comme le veut la coutume, un ou une bourgmestre faisant fonction doit être nommé.e, en l’occurrence Mariam El Hamidine (Ecolo), échevine de la jeunesse. Elle occupe ce poste désormais depuis plus de 15 mois, l’absence de Roberti étant continuellement prolongée.

Pendant ce laps de temps, le bourgmestre empêché a continué à toucher l’entièreté de son traitement, soit plus de 8 500 euros bruts par mois. En décembre dernier, une analyse juridique demandée par la commune affirme qu’il aurait dû recevoir des indemnités de la mutuelle, et non pas son salaire versé par la commune. Finalement, en décembre dernier, après plus d’un an d’absence, Forest a décidé de ne plus verser le traitement complet à Roberti, jugeant injuste que Mariam El Hamidine, perçoive toujours son salaire d’échevine.

Finalement, l’information est tombée ce mardi, Stéphane Roberti démissionne et Mariam El Hamidine devient la bourgmestre officielle de Forest.

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Ma. Ar. – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq