Les arbres bruxellois fragilisés par la sécheresse
Certaines branches finissent même par tomber.
Au parc Duden à Forest, les stigmates de la sécheresse sont bien visibles. Les cimes de certains arbres sont dénudés et les feuilles virent au jaune-orange. “Ces arbres sont en souffrance parce qu’ils n’arrivent pas à bien faire monter l’eau jusqu’au sommet de leur cime et donc ils réduisent la voilure comme un bateau dans la tempête,” explique Grégory Reinbold, ingénieur forestier pour Bruxelles-Environnement. “Ici, ils ont perdu environ 10 mètres de cime, on voit vraiment de grosses branches de cime qui sont mortes ou qui sont en train de mourir”, ajoute-t-il.
Les arbres sont pourtant habitués aux modifications climatiques. Ils ont par exemple survécu aux fortes chaleurs de 1976 ou de 2003. “Ce qu’on observe depuis 2018, ce sont des sécheresses presque annuelles. On a juste eu une phase de repos en 2022. Sur les cinq années précédentes, on a donc eu quatre événements de sécheresse assez intenses qui ont provoqué pas mal de mortalité chez les arbres“, continue Grégory Reinbold. “Là, on a quelque chose de particulier qui différencie cette période de celle qu’on a connue précédemment.”
D’autres types d’arbres plantés
A cause du manque d’eau, certaines branches finissent même par tomber. “C’est arrivé à plusieurs reprises dans nos parcs et dans certaines voiries communales”, explique Alain Mugabo, échevin des Espaces verts à Forest (Ecolo). “On essaie de prendre ce problème à bras le corps et planter des arbres qui sont mieux adaptés aux nouvelles conditions climatiques. On espère que ces arbres-là subiront moins ce type de phénomène”, ajoute l’échevin forestois.
De son côté, Bruxelles Mobilité, responsable de la plantation d’arbres en voirie, a repensé sa manière d’arroser. “C’était une année très particulière pour nous, avec beaucoup de suivi d’arrosage”, précise Antoine Laurent, responsable de la végétation pour Bruxelles Mobilité. “On tourne aujourd’hui à sept équipes, essentiellement de nuit, pour pallier cet effet de chaleur. On apporte l’eau quand l’arbre en a réellement besoin”.
■ Un reportage de Maël Arnoldussen, Charles Carpreau & Timothée Sempels