Une “boîte à bébé” inaugurée à Evere : “La législation actuelle sur l’adoption n’est pas mauvaise”
Le bourgmestre d’Evere Pierre Muylle (PS) s’est dit opposé à l’installation par l’ASBL Corvia d’une “boîte à bébé” destinée à permettre aux mères de déposer un enfant anonymement, afin de le laisser à l’adoption dans des conditions plus sûres.
En Belgique, accoucher anonymement n’est toujours pas possible. Ce dispositif permet donc aux mamans d’abandonner leur enfant dans des conditions tout à fait sûres. Ce système existe déjà à Anvers depuis 17 ans. Depuis lors, dix bébés ont été récupérés par une autre ASBL.
Pierre Muylle, le bourgmestre faisant fonction de la commune d’Evere, a pris un arrêté de police ordonnant la cessation immédiate de l’exploitation de la “boîte à bébés”, inaugurée rue du Tilleul. S’il a rencontré un représentant de l’association il y a plus d’un an, le bourgmestre remarque qu’aucun avis favorable n’a été rendu. Après avoir pris connaissance de cette intention, il s’est concerté avec le CPAS, les services sociaux communaux, la zone de police de Bruxelles-Nord, la direction Adoption de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Vlaams agentschap voor adoptie. La direction Adoption de la Fédération Wallonie-Bruxelles a signifié le 20 mars à l’ASBL que la tour d’abandon est en totale contradiction avec la loi du 1er septembre 2005 sur l’adoption.
La preuve que le débat est particulièrement vif concernant ces “boîtes à bébé”. Sur notre plateau, les spécialistes de l’adoption à la Fédération Wallonie-Bruxelles et à l’ONE confirment pour leur part le souhait de certaines femmes d’utiliser ces boîtes pour garder l’anonymat. Le droit de l’enfant prime toutefois, selon la législation actuelle, d’où la question de la légalité de ces boîtes.
- Invités : Didier Dehou, directeur du service adoption à la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Bernard Mathieu, directeur du secteur adoption à l’ONE.