Sablon : les riverains s’opposent à la démolition du bâtiment Belgacom
Alors qu’un projet immobilier prévoit la démolition de l’immense bâtiment Belgacom en aval du Sablon, les riverains s’opposent au projet.
Les habitants du quartier ont lancé une pétition, qui a déjà récolté 2.500 signatures. Leur argument principal est l’emplacement du bâtiment, dans la rue Lebeau, en face de plusieurs maisons classées, dont la Maison Frison d’Horta. “Le nombre d’étages atteint par ce projet et la volumétrie globale qui en résulte est inacceptable“, peut-on lire dans une lettre des auteurs de la pétition “Sauve Lebeau Sablon”, adressée au collège communal de la Ville de Bruxelles, “Même disposé en gradins, ce volume créera dans les rues environnantes une ombre permanente, et une impression d’encaissement tout à fait oppressante. Ce projet, qui avoisine directement le Grand Sablon, nuira profondément au caractère et à l’agrément de ce quartier, qu’il veut instrumentaliser pour s’attirer des clients“.
Outre cet argument urbanistique, les auteurs de la pétition évoquent également l’architecture-même du bâtiment (“un reflet de la qualité de l’architecture de son époque“), et les aspects politiques et écologiques liés à une démolition (“il ne faut plus effacer systématiquement le passé comme cela a été fait tant de fois, et l’empreinte écologique de tels travaux n’est plus acceptable, ni défendable en 2019“).
Le projet immobilier prévoit la démolition de la quasi-totalité des bâtiments (sauf un immeuble classé), afin d’y construire un complexe de parkings, de logements et de commerces. Au niveau du magasin Taschen, le nouveau projet d’Immobel (le propriétaire du bâtiment) prévoit deux étages supplémentaires, tandis qu’au niveau de la Place de la Justice, ce serait environ 8 étages qui seraient rajoutés. L’îlot entre les rues Lebeau, de la Paille et de Ruysbroek deviendrait alors un projet mixte de 41.500 mètres carrés.
Une enquête publique de la Ville de Bruxelles devrait avoir lieu prochainement pour déterminer l’appréciation du projet auprès des riverains.
Arnaud Bruckner – Photo : Google Street View