Philippe Close : “Quiconque pense que la police seule va résoudre le problème des drogues se trompe”
Le bourgmestre de Bruxelles s’est épanché sur ses récentes propositions autour de la dépénalisation du cannabis et la lutte contre le trafic de drogues dans le quotidien néerlandais NRC.
La récente proposition de Philippe Close (PS), notamment sur le plateau de + d’Actu, de dépénaliser le cannabis, comme cela a pu se faire au Québec, intéresse à l’étranger. Le bourgmestre de Bruxelles a été longuement interrogé, ce mardi, dans le quotidien néerlandais NRC, l’un des plus grands titres de presse du pays. Il revient sur l’idée que la lutte contre les trafics de drogue doit passer par une révision de la loi belge de 1921 sur les stupéfiants et un meilleur accompagnement des consommateurs : “Il est temps d’adopter une loi qui soit mieux adaptée à notre société actuelle. Parce que cela n’a aucun sens. Cette loi bloque le débat”, estime-t-il.
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Philippe Close propose un plan national de lutte contre la drogue, avec une coopération entre le fédéral, le régional et la Ville de Bruxelles. “Nous savons que les drogues sont présentes dans notre société. Alors pourquoi fermons-nous les yeux sur le problème ?“, demande-t-il. “Si treize États américains, le Luxembourg, l’Allemagne et même, vous, aux Pays-Bas êtes capables de discuter d’une solution, la Belgique peut-elle le faire aussi ? Quiconque pense que la police seule va résoudre ce problème se trompe. Pourquoi n’écoutons-nous jamais les médecins, les psychologues et les travailleurs sociaux lorsqu’il s’agit de drogues ? Ce sont eux qui travaillent avec les toxicomanes. Concentrons-nous sur la prévention“, précise-t-il dans les colonnes de NRC.
“Des coffee shops dans un cadre précis”
Le bourgmestre de Bruxelles souhaite discuter d’une dépénalisation du cannabis, avec la possibilité de cultiver, de vendre et de consommer cette drogue sous certaines conditions. Il dit avoir reçu, en Belgique francophone, des opinions favorables à cette idée. Et justifie son projet : “Je vois un joint comme un verre de whisky. Si vous le prenez un samedi soir, vous n’avez pas de problème. Si vous commencez la journée avec, cela le devient. Alors, vous avez besoin d’aide”, dit-il.
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Philippe Close précise qu’il souhaite une collaboration avec les autorités fédérales, mais également avec les Pays-Bas, l’Allemagne et le Luxembourg, afin de profiter de leur expertise sur cette question. Il n’hésite d’ailleurs pas à envisager la création de “coffee shops”, consacré à la consommation de cannabis, comme aux Pays-Bas : “Il existe déjà des petites boutiques qui vendent des bonbons au cannabis, sans THC. Je dis : lançons ce projet dans un cadre précis. Ces coffee shops ne doivent pas être trop proches des écoles, par exemple”, explique-t-il. Tout en précisant à propos d’un possible tourisme tourné vers le cannabis en cas de dépénalisation : “Personne ne veut que Bruxelles devienne une ville du cannabis. Bruxelles a beaucoup plus à offrir que cela”.
Gr.I. – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck