Manifestation pour un militant mauritanien anti-escalavagiste ce samedi devant la Gare Centrale
La gare centrale de Bruxelles sera samedi le théâtre d’une action pacifique pour réclamer la libération de l’opposant mauritanien Biram Dah Abeid, président d’une ONG antiesclavagiste et candidat aux législatives du 1er septembre en Mauritanie.
M. Abeid, à la tête de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), a été récemment inculpé et écroué pour “atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de violence” à la suite d’une plainte d’un journaliste mauritanien, Deddah Abdallah, l’accusant “de calomnie, d’injures et d’incitation à la haine”. Samedi, des membres de l’asbl IRA Belgique seront présents entre 11h00 et 14h00 gare centrale à Bruxelles pour appeler les voyageurs et passants à “voter” pour la libération de Biram Dah Abeid.
Des bulletins de vote trilingues (français, néerlandais et anglais) seront distribués pour demander la libération de l’opposant, la fin de la discrimination en Mauritanie et le droit pour les personnes noires d’être inscrites au registre national. Le “résultat” de ce vote sera transmis à l’ambassade de Mauritanie à Bruxelles. Des actions similaires sont prévues à Paris et Rome.
Lauréat du prix des droits de l’Homme de l’ONU, président du mouvement IRA et tête de liste de son parti pour les élections législatives, Biram Dah Abeid a été arrêté le 7 août après avoir été accusé d’injure, menaces et incitation à la haine par un journaliste mauritanien. Ses partisans y toutefois voient une manoeuvre politique venue des rangs du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
“Il dérange le pouvoir car son parti est le seul qui prône une Mauritanie où tous les gens seraient égaux, ce qui n’est pas le cas pour l’instant puisqu’il y a comme un régime d’apartheid”, affirme Maryvonne Maes, présidente de l’IRA Mauritanie en Belgique. Julie Duval, chargée de programmes pour l’organisation UNPO (Unrepresented Nations and People Organization), participe avec TPMN (Touche pas à ma Nationalité) à la mise en oeuvre de cette mobilisation. “Le peuple Haratine (aussi appelé Maures Noirs, ndlr) est une minorité ethnique qui souffre très largement de l’esclavage en Mauritanie”, explique-t-elle. “On travaille depuis 2011 avec l’IRA et Biram Dah Abeid, qui a déjà été emprisonné à plusieurs reprises par le passé pour son activisme, pour sensibiliser au problème de l’esclavage”.
Belga, photo : Facebook Biram Dah Abeid