Le secteur de l’événementiel manifeste au Heysel : le cadre de la reprise “est en cours d’élaboration”
Rudoyé par la crise du coronavirus, le secteur de l’événementiel n’a toujours pas de perspective pour une reprise prochaine de ses activités.
Pour symboliser l’oubli dans lequel ces entreprises sont tombées, des milliers de valises “oubliées” ont été disposées ce jeudi matin devant le Palais 5 du Heysel.
Alors que les magasins et les restaurants ont pu rouvrir leurs portes, les organisateurs d’événements attendent encore le feu vert du gouvernement, en cette troisième phase du déconfinement, pour reprendre les foires, congrès, festivals et activités d’entreprises.
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Selon l’Alliance des fédérations belges de l’événementiel, 3.200 entreprises et 80.000 emplois sont menacés. “Notre dernière rencontre avec les autorités s’est tenue lundi avec le ministre fédéral des Finances Alexander De Croo et la ministre flamande de l’Emploi Hilde Crevits. Nous attendons à présent un retour de leur part et, surtout, une date et des perspectives de reprise“, souligne Bruno Schaubroeck, porte-parole de l’Alliance.
Les représentants de l’Alliance des Fédérations belges de l’événementiel se sont entretenus jeudi avec le ministre des Indépendants et des PME, Denis Ducarme. “Ce fut une conversation constructive qui a montré que le ministre est ouvert à entendre nos revendications“, a déclaré le porte-parole de la fédération, Bruno Schaubroeck. Mais l’industrie n’a pas encore reçu d’échéances exactes pour la reprise de ses activités.
La fédération a proposé aux ministres compétents un plan de relance progressif selon lequel les événements pourraient être organisés à partir du 1er juillet avec 200 personnes en intérieur et 400 personnes en extérieur, dans le respect des règles de distanciation sociale. Le 1er août, les normes pourraient alors être élargies à 400 personnes en intérieur et 800 en extérieur, et à partir du 1er septembre, il n’y aurait plus de nombre absolu de participants, car la densité (c’est-à-dire le nombre de personnes dans une zone donnée) est plus pertinente que le nombre de participants à un événement.
Le secteur est maintenant dans l’attente du feu vert des autorités. L’industrie souligne qu’il est nécessaire de savoir à l’avance quand les activités pourront être relancées, car les événements d’une certaine envergure demandent beaucoup de temps de préparation.
Dès le 1er juillet, les événements de maximum de 200 personnes autorisés
Le ministre (Denis Ducarme), les experts et les représentants du secteur événementiel travaillent à l’élaboration d’un “Event Risk Model” pour encadrer la réouverture, a indiqué Sophie Wilmès (MR). La Première ministre était interrogée à la Chambre alors que le secteur de l’événementiel manifestait. Elle a assuré que la matrice sera mise en ligne dans les meilleurs délais. Le feu vert du prochain Conseil national de Sécurité sera nécessaire.
A partir du 1er juillet, les événements accueillant un maximum de 200 personnes seront à nouveau autorisés. Les événements de masse restent, eux, interdits jusqu’au 31 août. “Entre les petits événements et les grands festivals, il y a toute une série de manifestations auxquelles il faut donner une perspective. Ce matin encore, le ministre Ducarme a reçu l’alliance des organisateurs événementiels“, a annoncé Sophie Wilmès. Mais “la décision finale se fera sur base de l’avis du GEES (le groupe d’experts chargé du déconfinement), qui doit déterminer la nécessité ou non de maintenir un cap pour août ou septembre.” (Belga)
■ Reportage de Marine Hubert, Nicoals Scheenaerts et Stéphanie Mira