L’abattage de centaines d’arbres à la Cité administrative crée la discorde
Des ouvriers sont en train d’abattre plus de 300 arbres sur le site de l’ancienne Cité administrative de l’État. Les habitants ont introduit des recours devant le Conseil d’État et protesté à plusieurs reprises.
Les habitants ne décolèrent pas. “Ces arbres sont abattus de manière brutale. Ceci sans le moindre avertissement“, explique le communiqué de presse du comité de quartier Notre-Dame-aux-neiges.
“Le site comprenait 397 arbres à haute tige dont 224 platanes dans la partie du jardin « organique » et 173 arbres dans la zone des futures constructions. Tous n’existent ou n’existeront plus”, nous explique Marie-Anne Swartenbrorkx, membre du comité de quartier.
“Aucun document d’expertise fourni”
Les habitants dénoncent des permis d’urbanismes qui violeraient selon eux le Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) « Pacheco », qui prescrivait le maintien en bonne santé des arbres.
“Le permis d’urbanisme viole le PPAS en accordant l’abattage des 224 platanes de l’allée conçue par le paysagiste René Pechère. La Région motive cette dérogation par la nécessité de refaire l’étanchéité du toit des parkings. Cependant, aucun document d’expertise n’a été fourni en ce sens lors de l’enquête publique, c’est-à-dire quand cela devait être légalement produit”, affirme Marie-Anne Swartenbrorkx.
► Archive : Les riverains de la Cité administrative demandent que la Région ne délivre pas de permis (7 mai 2019)
“377 arbres replantés”
Du côté d’Urban.brussels, qui traite les demandes de permis d’urbanisme en Région bruxelloise, on précise que ces arbres abattus seront bien replantés, et que ce chantier se déroule en toute légalité. “Cet abattage était prévu dans le projet, et était accepté par le permis attribué le 22 novembre 2019, avec l’ajout de certaines conditions”, explique Jean-Pierre Boublal, porte-parole d’Urban.brussels. “Il est prévu que 377 arbres soient replantés. Ces arbres auront une taille et une couronne plus grandes. Une plus large promenade sera également prévue, ce sera une sorte de forêt urbaine“.
Le porte-parole précise encore que si trois demandes d’annulation ont bien été introduites devant le Conseil d’État, aucune ne proposait la suspension du chantier. “Je comprends évidemment l’émotion des riverains. Mais l’objectif de ce chantier est de construire le Bruxelles de demain“, rapporte-t-il.
Il ajoute que le dossier proposé ne dévoilait rien de contrevenant par rapport au Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) « Pacheco ».
S.E. avec Gr.I. / Photo: Marie-Anne Swartenbrorkx