La Ville de Bruxelles vote une motion pour recenser et protéger les anciens ascenseurs

Emboîtant le pas d’autres municipalités bruxelloises, le conseil communal de la Ville de Bruxelles a adopté lundi soir, à l’unanimité, une motion visant à recenser et à protéger les ascenseurs anciens du patrimoine immobilier implanté dans la commune centrale de la Région-capitale.

L’arrêté royal du 9 mars 2003 relatif à la sécurité des ascenseurs prévoit que ceux mis en service avant le 1er janvier 1958 soient modernisés au plus tard pour le 31 décembre 2022. Dans le lot, tombent nombre d’ascenseurs à trémie, équipés de portes en accordéon, typiques du début du 20eme siècle.

Il y a deux semaines, un groupement de citoyens réunis au sein de l’asbl “Save our elevators” a interpellé le collège de la Ville pour souligner que cette modernisation, visant à les remplacer par de simples portes, n’est pas nécessaire pour remplir les critères de sécurité demandés par la loi.  Selon cette asbl, depuis 2005, la loi autorise de faire réaliser une analyse de risques, selon la méthode dite “Kinney”, qui permet de valider des solutions “sur mesure”. Quelques installations ont ainsi pu bénéficier d’une modernisation respectueuse de leur caractère particulier, effectuée avec des techniques alternatives.

Mais les organismes de contrôle chargés des analyses de risque et de l’agréation de la modernisation refusent désormais d’appliquer cette méthode alors que des délais supplémentaires leur avaient été accordés afin qu’ils se familiarisent avec les techniques de modernisation alternatives. Il est pourtant possible de moderniser ces ascenseurs sans toucher à leur valeur via l’installation d’un rideau photosensible et une méthode d’évaluation des risques plus affinée.

Une adaptation de la loi au fédéral ?

Sous l’impulsion de Marie Nagy (DéFI), le conseil communal a adopté une motion co-signée par les chefs de groupe PS, Ecolo-Groen, cdH et MR, visant, entre autres, à mettre en place un recensement de ces ascenseurs, à informer leurs propriétaires et à permettre des économies de rénovation, sans mettre en jeu la sécurité des usagers ou la stabilité des bâtiments. Le motion vise notamment à demander au Fédéral d’adapter la loi de 2003 pour autoriser des techniques de sécurité qui ne déforment pas définitivement ces ascenseurs bruxellois de qualité sur le plan architecturale.

Selon Marie Nagy, la démarche aura aussi pour effet de protéger le portefeuille des propriétaires, souvent contraints à effectuer des travaux plus coûteux, voire, à emmurer ce qui n’est pas toujours sans risque pour la stabilité des immeubles anciens.

Avec Belga – Photo : archive BX1