La Ville de Bruxelles va taxer les logements en coliving dès 2023

Ans Persoons Echevine Bruxelles - Belga Hatim Kaghat

L’échevine bruxelloise de l’Urbanisme Ans Persoons (one.brussels/Vooruit) annonce à Bruzz une taxe annuelle de 1 520 euros par chambre.

La Ville de Bruxelles va mettre en place dès l’année prochaine une taxe sur le “coliving”, ces logements divisés en pièces luxueuses et louées sur le marché à des prix élevés. Cette taxe ne concernera pas les personnes en cohabitation, précise l’échevine de l’Urbanisme Ans Persoons (one.brussels/Vooruit) à Bruzz. Comme elle l’explique, le “coliving” concerne des maisons souvent individuelles avec des espaces communs comme un jardin : “Ce sont souvent des grandes propriétés rénovées et subdivisées en pièces plus petites. Le mobilier est souvent très luxueux, mais inadapté aux familles et aux ménages”.

Face à ce phénomène croissant, avec des pièces en location pour près de 750 euros par mois hors charges, très populaires chez les jeunes professionnels célibataires, Ans Persoons souhaite imposer une taxe pour freiner cette multiplication de biens qui font grimper les prix de location ou d’achat dans un quartier. Cela rend ces propriétés indisponibles pour les résidents bruxellois. (…) Avec cette taxe, nous essayons de protéger les logements abordables à Bruxelles. Actuellement, ces propriétés sont subdivisées par des investisseurs, mais sur le papier, elles sont toujours considérées comme des maisons unifamiliales”, explique l’échevine. Ces chambres de coliving proposent d’ailleurs parfois des services comme un petit-déjeuner ou un service de nettoyage, ce qui s’apparente plus à un AirBNB ou un hôtel qu’à un logement.

Ixelles, Saint-Gilles et la Ville de Bruxelles demandent pourtant depuis 2021 à ce que toute personne qui transforme sa maison unifamiliale en logement d’au moins cinq chambres demande un permis d’urbanisme. Mais dans les faits, les demandes sont rares, ajoute Ans Persoons. Un argument supplémentaire, selon elle, pour l’instauration de cette taxe annuelle de 1 520 euros par chambre. “Cette taxe sur le coliving est un moyen d’alléger la pression sur le marché du logement. Nous agissons contre une forme spécifique de logement qui est devenue un produit financier des investisseurs”, dit-elle encore.

Gr.I. – Photo : Belga/Hatim Kaghat