Hôpitaux Iris : nouvelle action contre l’arrêté sur la délégation d’actes infirmiers

Une centaine de soignants du réseau des hôpitaux publics bruxellois Iris se sont mobilisés ce lundi en milieu de journée à l’entrée du CHU Saint-Pierre pour demander le retrait de l’arrêté royal du 6 novembre qui autorise, pour une période temporaire, à déléguer des actes infirmiers à des personnes non formées pour les exercer.

Des membres des directions du CHU Saint-Pierre et de l’institut Bordet étaient présents. Des discours ont été prononcés. Le son des tam-tams a fait écho aux revendications syndicales. De 50 à 100 soignants ont brûlé de faux diplômes jeudi à 11h00 à l’entrée du CHU Brugmann.

Une chorégraphie sur la chanson Jerusalema a de plus été réalisée vendredi en milieu d’après-midi devant l’hôpital Joseph Bracops à Anderlecht. Les administrateurs du réseau Iris ont fait savoir par mail et courrier à la CSC Services Publics et la CGSP qu’il n’était pas question, en l’état actuel des choses, d’appliquer cet arrêté.

“Insulte”

Les syndicats visent un retrait de l’arrêté royal. “Nous posons la question de la responsabilité individuelle des personnes qui posent ces actes en cas de petite ou grande catastrophe médicale et il y a aussi la question de la qualité des soins, que les patients sont en droit d’attendre quand ils vont à l’hôpital“, souligne Benoît Lambotte, secrétaire régional de la CSC Services publics. “C’est aussi une question de principe. C’est une insulte et une dévalorisation pour le métier d’infirmier. Dans l’urgence actuelle, les infirmiers travaillent vite et n’ont pas de temps à perdre à former des gens.”

On a une pénurie d’infirmières actives, mais il y a 19.000 infirmières qui sont dormantes en Belgique, qui sont sorties du métier, et le gouvernement aurait pu envoyer une lettre à chacune d’entre elles pour leur proposer d’apporter leur aide sous des contrats rémunérés“, avait remarqué Carine Rosteleur, secrétaire régionale CGSP, en parlant des autres solutions envisageables pour renforcer les rangs des soignants. “Ce qui nous inquiète c’est que cet arrêté pourrait devenir structurel, car la pénurie des infirmières est plutôt en train de s’aggraver.”

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