Grève du 10 octobre : le tour des piquets à Bruxelles

Administrations, hôpitaux, police, la poste, les transports en commun… de nombreux services publics sont fortement perturbés ce mardi. Beaucoup de grévistes ont répondu à l’appel lancé par la CGSP. Le mouvement en principe cantonné aux services publics est également suivi dans certaines grandes entreprises du privé.

La CGSP appelle à une “journée de réaction” contre la politique du gouvernement fédéral, accusé de mettre à mal les services publics (réduction des budgets, manque d’investissements, privatisation des entreprises publiques…). La CGSP agit sans le concours des syndicats chrétien et libéral, qui n’ont pas appelé à la grève.

A ces griefs communs s’ajoutent des revendications propres à chaque secteur, comme dans le rail, où la CGSP Cheminots dénonce la volonté de la majorité “suédoise” de mettre en place un service garanti à la SNCB, ce qui est perçu par les syndicats comme une “attaque inacceptable” contre le droit de grève.

La date du 10 octobre n’a pas été choisie par hasard puisque le Premier ministre prononcera ce jour à la Chambre son discours de politique générale.

D’après le syndicat CGSP, l’appel concerne “au moins 40.000 travailleurs”. De nombreux piquets de grève sont installés à Bruxelles et ailleurs dans le pays comme ici devant le groupe aérospatial belge SABCA. (Photo : Nicolas Franchomme)

 

 

 

 

 

Piquet de grève devant le siège de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Photo : Marie-Noëlle Dinant)

L’accès à la prison de Saint-Gilles est également bloqué par un piquet de grève. (Photo : Nicolas Franchomme)

Des grévistes bloquent aussi le dépôt de bus de Haren. Plus aucun bus ne roulait vers 8h alors que deux lignes étaient en service plus tôt dans la matinée. (Photo : Nicolas Franchomme)

Le site d’Audi totalement à l’arrêt

Le site d’Audi Brussels est “totalement à l’arrêt”, a affirmé mardi matin Manuel Castro, le président de la MWB (Métallurgistes Wallonie Bruxelles)-FGTB, qui s’est jointe à la grève initiée par la CGSP.

“Le mouvement est très bien suivi. Les piquets n’empêchent pas les gens d’entrer dans les usines mais ils les sensibilisent et leur expliquent les raisons de la grève”, a assuré Manuel Castro. “Il faut que ça bouge. Le gouvernement ne peut plus continuer à reprendre les acquis sociaux si durement obtenus”, a-t-il ajouté.

Un piquet de grève devant le siège du gouvernement

Une quarantaine de grévistes ont tenu un piquet mardi à midi devant le 16 rue de la Loi, qui abrite le bureau du Premier ministre Charles Michel, a indiqué Rudy Janssens, secrétaire fédéral de la CGSP Bruxelles.

Un panneau portant les différents visages des membres du gouvernement – avec celui de la ministre de la Santé Maggie De Block au centre d’une roue de loterie – a été brûlé pour dénoncer la ligne politique choisie par l’exécutif. Le message “Avec (ces membres du gouvernement, ndlr) tu perds”, était inscrit sur la pancarte.

“On veut que le gouvernement arrête l’hémorragie qu’ils ont causée dans les services publics”, réclame Rudy Janssens. “Les citoyens vont en payer le prix fort. Ils vont payer pour les bénéfices de la Fédération des entreprises de Belgique.” (avec Belga)

  • Interview de Marie-Noëlle Dinant et Nicolas Franchomme

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10 octobre 2017 - 14h46
Modifié le 10 octobre 2017 - 14h47