Une grande manifestation des travailleurs d’Audi est prévue le 16 septembre

Les travailleurs et travailleuses d’Audi feront entendre leur colère dans les rues de Bruxelles le 16 septembre prochain, ont annoncé mardi les syndicats lors d’une assemblée générale.

Pour atteindre nos objectifs, nous devons consolider notre lutte intra-muros mais aussi l’élargir au-delà des murs de l’usine pour toucher la population, les politiques, les dirigeants du groupe VW (auquel Audi appartient, NDLR)”, a lancé Grégory Dascotte, secrétaire permanent à la FGTB Metal.

Cette future mobilisation dans les rues de la capitale s’inscrit dans le cadre d’une “lutte de longue haleine” plus large afin d’assurer “l’avenir industriel dans l’assemblage automobile“. “C’est une aberration de se passer d’un site aussi performant“, ont estimé les syndicats FGTB et CSC. “Donnez-nous des modèles ou des volumes !”, ont-ils réclamé, rejetant en bloc l’idée d’utiliser une partie de l’usine de Forest pour le “reconditionnement de batteries“.

Le combat syndical passera aussi par un côté plus technique, à savoir la phase d’information et de consultation prévue dans le cadre de la loi Renault sur les licenciements collectifs. Celle-ci se tiendra tous les 15 jours à partir de jeudi. “On va argumenter pour garantir un avenir aux quelque 3.000 emplois directs et aux autres milliers d’indirects. L’objectif est que l’intention de la direction ne se concrétise pas“, ont souligné les syndicats.

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Face à ce qui pourrait devenir une “catastrophe sociale pour des milliers de personnes“, les syndicats rouge et vert ont appelé à être “unis et solidaires” avec un message leitmotiv à destination des “camarades”: “Audi est à nous et doit le rester”. “Ce n’est pas seulement un slogan, c’est une vérité économique“, a fait valoir Grégory Dascotte.

Dans leur discours aux travailleurs, les représentants du personnel ont pointé le système capitaliste où tout “peut être sacrifié sauf les résultats“, rappelant qu’Audi engrangeait des milliards de bénéfices chaque année. “Ce sont donc vous les travailleurs et travailleuses qui êtes sacrifiés“, ont-ils regretté.

Les syndicats ont également dénoncé l’absence de stratégie industrielle dans ce qui s’apparente à une “crise automobile mondiale”. “L’Europe a fait de l’électrique l’objectif de 2035. Mais aucune stratégie d’accompagnement n’est organisée“, ont-ils épinglé. Les organisations syndicales plaident dès lors pour des politiques d’investissement massif dans la recherche et le développement sur les nouvelles générations de batteries. Elles rappellent par ailleurs l’urgence d’investir dans l’infrastructure pour “conforter le consommateur dans ses choix“.

Le 9 juillet dernier, juste avant la fermeture collective de l’entreprise, la direction d’Audi a annoncé son intention de procéder à une restructuration de son usine bruxelloise. Si les salariés d’Audi ont bénéficié de congés payés, ce n’était pas le cas des centaines de travailleurs sous-traitants qui ont, eux, été placés en chômage économique sans aucune compensation de la part de l’entreprise.

Lundi, le constructeur automobile allemand a indiqué qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise et a dit rechercher une alternative pour le site d’Audi Brussels. Plusieurs options sont sur la table, parmi lesquelles l’arrivée d’un nouveau modèle, la production de pièces détachées pour d’autres usines ou des investisseurs extérieurs. L’entreprise n’exclut cependant pas une fermeture.

Le cas échéant, quelque 1.500 emplois pourraient déjà passer à la trappe en octobre prochain et plus de 1.1000 autres l’an prochain. Les derniers licenciements pourraient intervenir fin 2025.

■ Reportage de Maël Arnoldussen, Yannick Vangansbeek et Hugo Moriamé

Belga – Photo : Belga