Après 550 jours sans gouvernement, Yvan Verougstraete va tenter de constituer une coalition “Guinness”
Le président des Engagés Yvan Verougstraete a confirmé jeudi matin qu’il tentera de constituer une étroite coalition en Région bruxelloise, à même de soutenir un gouvernement sans le MR qui était jusqu’ici chargé d’en former une, mais sans succès après 550 jours.
“Ce n’est pas notre premier choix, c’est une nécessité pour arriver à financer des projets et les associations après, jusqu’ici, 550 jours sans gouvernement”, a-t-il dit ce jeudi matin sur notre antenne. M. Verougstraete souhaite arriver à constituer en janvier un gouvernement “Guinness”, pour le record de durée pour le constituer et le nombre de formations qui seront sans doute nécessaires (7-8) et des indépendants pour arriver à enfin former un gouvernement. Il a confirmé qu’il prendra dans un premier temps des contacts bilatéraux (ndlr, à partir de vendredi). Il espère une entrée en conclave au début du mois de janvier. M. Verougstraete affirme ne pas nourrir d’ambition personnelle pour diriger le gouvernement bruxellois.
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Dans une lettre aux Bruxellois qui dit avoir écrite au même titre et non en tant que président des Engagés, celui-ci juge que l’heure n’est plus aux jeux politiques auxquels certains ne manqueront pas de se livrer pour désigner des coupables du blocage, mais à “l’urgence de trouver une solution pour la population”. “…si nous ne changeons pas de dynamique, nous n’obtiendrons pas de ésultat et nous risquons de mettre définitivement l’avenir de notre Région en danger. Malgré les efforts réalisés, il faut acter que tenter mille fois la même expérience en espérant un résultat différent, c’est de la pure folie. Une folie que Bruxelles ne peut plus se permettre”, a-t-il souligné.
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Côté francophone, il prendra des contacts avec le PS, Ecolo et DéFI qu’il ne désespère pas d’amener autour de la table malgré les réticences a priori. Côté néerlandophone, il consultera, dans un premier temps Groen, vooruit et le CD&V et pourrait ensuite élargir le spectre à l’Open VLD. Reconnaissant qu’en l’état, sans l’Open Vld, la voie qu’il propose d’ouvrir ne réunit pas une majorité, M. Verougstraete estime que c’est ” la solution la plus réaliste actuellement” et “qui s’en rapproche le plus”. Yvan Verougstraete ne cache pas que la mission qu’il s’assigne représente “clairement un danger pour lui”, alors qu’il préside un parti et siège au Parlement européen.
En l’état, les partis que M. Verougstraete entend convier à la table des négociations représentent ensemble 43 des 89 sièges du Parlement bruxellois: 36 sur 72 côté francophone (PS – 17; Engagés – 8; Ecolo – 7; DéFI – 4) et 7 sur 17, dans le groupe linguistique néerlandophone (Groen – 4; Vooruit – 2; et CD&V -1). Un élargissement à l’Open Vld permettrait d’obtenir de justesse une majorité à la fois côté néerlandophone (9 sièges sur 17) et à l’échelle du Parlement (45 sièges sur 89).
Il n’est pas à exclure non plus a priori que l’un ou l’autre des trois indépendants de l’assemblée bruxelloise soutienne les efforts entrepris pour sortir la Région bruxelloise de l’ornière.
Fabian Maingain (Lib.res) a en tout cas déclaré mercredi sur notre antenne que la coalition n’était pas prioritaire à ses yeux, mais qu’il était disposé à contribuer à un déblocage en participant à des discussions sur un budget. L’attitude que pourrait adopter le député indépendant ex-PTB, Soulaimane El Mokadem, indisponible pour raison de santé jusqu’en janvier, n’est pas connue à ce stade.
■ Reportage de Charlotte Verbruggen, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira





