Woluwe-Saint-Lambert : des femmes et des enfants sans papiers occupent un ancien hôtel, Maingain n’entend pas y mettre fin
Une trentaine de femmes sans papiers, dont plusieurs avec enfants, se sont installées samedi matin dans un bâtiment vide situé dans la commune bruxelloise de Woluwe-Saint-Lambert.
Membres du Comité des femmes sans-papiers, les occupantes – dont la majorité se trouvent en situation de grande précarité – sont venues s’abriter des températures glaciales.
L’endroit où elles ont élu domicile est un ancien hôtel, établi au 101 boulevard Brand Whitlock. Selon le comité, le bâtiment avait déjà servi à héberger des demandeurs d’asile ukrainiens l’année dernière, et était ensuite resté vide plusieurs mois, jusqu’à ce jour.
Laeticia, porte-parole du Comité des femmes sans-papiers de Bruxelles et résidente du bâtiment occupé, informe que l’endroit est approvisionné en eau et électricité.
► VOIR AUSSI | Forest : les familles menacées d’expulsion pourront rester jusqu’au 8 février
Cette ouverture s’inscrit dans une longue série d’actions lancées par le collectif “La voix des sans-papiers de Bruxelles”, dont fait partie le Comité des femmes ainsi que des militants.
“Ces actions ont pour but de visibiliser la situation précaire dans laquelle vivent les sans-papiers d’une part, et d’offrir des solutions concrètes d’autre part“, explique le collectif de femmes. Il ajoute que cette nouvelle occupation se pose en réaction à “l’inaction des autorités politiques quant à des solutions de logement pour les personnes sans papiers à Bruxelles, particulièrement vulnérables à cet égard, en raison de leur situation administrative“.
► VOIR AUSSI | Molenbeek-Saint-Jean : les sans-papiers, qui étaient menacés d’expulsion, devront quitter les lieux dans maximum trois semaines
“À défaut d’avoir un logement, et donc une adresse, plusieurs femmes sans papiers n’arrivent pas à entamer une quelconque procédure de séjour. Il faut rappeler ici que la régularisation des personnes sans papiers est aussi une solution pour les sortir de la rue“, insiste Laeticia.
Le Comité des femmes sans-papiers rappelle sa disponibilité à travailler “en collaboration avec les associations et les autorités publiques, signer des baux d’occupation temporaire et gérer avec soin et sécurité tout bâtiment mis à disposition“.
Le bourgmestre réagit
Le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert Olivier Maingain ne compte pas prendre pour l’instant de mesures visant à mettre fin à l’occupation d’un ancien hôtel sur le territoire de la commune.
Vu les conditions météorologiques actuelles, il n’est pas question de demander l’expulsion des femmes et enfants sans papiers qui occupent l’hôtel, vide depuis plusieurs mois, estime le bourgmestre.
M. Maingain a toutefois précisé à l’Agence Belga qu’il contactera le service fédéral Fedasil pour prendre les mesures d’accompagnement qui s’imposent. Il dit ainsi veiller à ce que le gouvernement fédéral assume ses responsabilités. Le bourgmestre se rendra sur place dans le courant de l’après-midi.
Belga – Photo : Comité des femmes sans-papiers