Vivaqua croule sous les dettes : Vooruit et le MR veulent rationaliser, la N-VA veut un audit

La structure dont les activités couvrent la production et la distribution d’eau potable, la gestion des réseaux d’égouttage et la lutte contre les inondations en Région bruxelloise, fait face à une dette d’un milliard d’euros.

Il est urgent de rationaliser le secteur de l’eau à Bruxelles. Le modèle d’intercommunale gérée par les communes a échoué malgré les avertissements répétés“, a affirmé, jeudi, le parlementaire bruxellois Vooruit Pascal Smet. “ Il y a eu trop de retards dans la résolution de ce problème, et ce depuis trop longtemps. Cela se fait au détriment de tous les Bruxellois. L’approvisionnement en eau et la gestion des eaux usées relèvent, à notre avis, exclusivement de la compétence de la région“, a-t-il ajouté en réaction aux informations du Standaard selon lesquelles Vivaqua croule sous les dettes.

Les députées libérales Aurélie Czekalski et Viviane Teitelbaum ont quant à elles demandé jeudi au gouvernement bruxellois d’aider financièrement l’intercommunale bruxelloise afin de garantir l’accès à l’eau à tou(te)s. Elles souhaitent aussi une rationalisation dans le partage des investissements entre les différents opérateurs de l’eau actifs dans la capitale.

Du côté de l’opposition, la N-VA regrette pour sa part que la majorité ait rejeté, vendredi dernier, sa résolution prévoyant de demander à la Cour des Comptes de contrôler le fonctionnement de Vivaqua, et plus précisément de vérifier si les ressources financières, humaines et matérielles sont utilisées de manière optimale. “Nos demandes d’envoi d’un commissaire du gouvernement au conseil d’administration de Vivaqua dans les plus brefs délais et l’appel à une rationalisation approfondie du secteur bruxellois de l’eau ont également été rejetées“, a déploré Cieltje Van Achter, la chef de file des nationalistes flamands au parlement bruxellois.

Lorsque j’interroge le ministre Maron sur Vivaqua, il me répond invariablement qu’il n’est ni compétent ni responsable. Pourtant, notre région garantit les dettes de Vivaqua et court donc un risque réel compte tenu de sa situation financière désastreuse“, a-t-elle poursuivi.

Une dette… d’un milliard !

D’après les dernières informations financières que le journal a pu consulter, l’intercommunale bruxelloise, dont les activités couvrent la production et la distribution d’eau potable, la gestion des réseaux d’égouttage et la lutte contre les inondations en Région bruxelloise, fait face à une dette d’un milliard d’euros alors que 500 des 2.000 km d’égouts qu’elle gère doivent être rénovés. Avec une telle dette, Vivaqua n’est pas en mesure de réaliser les investissements nécessaires à la rénovation du réseau d’égouttage.

L’an dernier, Vivaqua a procédé à la rénovation d’à peine 14 km d’égouts, ce qui fait peser des risques toujours plus grands d’effondrements de parties de chaussées, a pointé Laurence Bovy, la directrice de l’intercommunale. Selon cette dernière, l’avenir des activités de Vivaqua n’est plus garanti. “Par rapport à nos revenus, la dette est tout simplement trop grande. Ce n’est plus possible“, a-t-elle ainsi averti en appelant à un soutien financier de la Région bruxelloise.

Pour sa part, le ministre de l’Environnement, Alain Maron, a indiqué qu’il suivait la situation de Vivaqua de près, même si la Région bruxelloise n'”est présente ni dans le capital, ni dans le CA de l’intercommunale. Selon lui, cela n’a pas empêché le gouvernement bruxellois de se montrer financièrement solidaire des communes aux commandes de l’intercommunale, comme à la fin 2023, via un soutien financier exceptionnel de 12 millions d’euros à Vivaqua. La Région a également commandé une étude sur la rationalisation du secteur de l’eau à Bruxelles.

Belga