Violences sexuelles sur les campus : les points de contact au cœur des préoccupations de Françoise Bertieaux
Françoise Bertieaux, ministre de l’Enseignement supérieur (MR), était invitée dans Bonjour Bruxelles.
Malgré quelques tensions en son sein, la majorité PS-MR-Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a repoussé d’un même élan mercredi soir un projet de motion de l’opposition PTB demandant la mise en oeuvre de mesures complémentaires pour lutter contre les violences sexistes sur les campus.
La motion, déposée après un long débat mardi en commission sur ce sujet, demandait un calendrier ainsi que la mise en oeuvre complète par le gouvernement de recommandations contenues dans une résolution parlementaire .
Adoptée en 2021 (avec le soutien du MR notamment), ce texte demande notamment la création d’un cadre légal spécifique à l’enseignement supérieur pour y combattre plus efficacement ces violences sexistes.
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Mardi en commission, la ministre de l’Enseignement supérieur Françoise Bertieaux (MR) avait catégoriquement rejeté cette idée. Des propos qui avaient suscité l’incompréhension parmi les députés, en ce compris ceux d’Ecolo et du PS, laissant ainsi percevoir un flottement au sein de la majorité.
Confrontée à la motion marxiste mercredi en séance plénière, l’arc-en-ciel a toutefois réaffirmé son unité. Pour Ecolo, Rodrigue Demeuse a ainsi estimé qu’adopter un texte similaire à la résolution de 2021 ne changerait rien à la situation.
“Plutôt que de chamailleries, les étudiants ont besoin de mesures concrètes. Il n’y a pas une minute à perdre pour lutter contre ces violences“, a dit l’élu vert.
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Dans cette même logique, Martin Casier (PS) a jugé que la motion de l’opposition n’apportait “rien de neuf“, dénonçant dans la foulée “un jeu politicien” du PTB.
Le socialiste a toutefois répété avec fermeté sa volonté de voir la ministre Bertieaux adopter un cadre légal spécifique pour l’enseignement supérieur.
La motion PTB a été repoussée par les élus PS-MR-Ecolo. L’opposition Les Engagés s’est, elle, ralliée à la position du PTB. Les élus DéFI n’ont pas voté.
La députée communiste Amandine Pavet, à l’origine de la motion, a dénoncé de son côté “le double discours inacceptable” du PS et d’Ecolo. “Vous vous exprimez avec courage sur les réseaux mais vous votez autre chose au Parlement…“, a-t-elle notamment fustigé.
Un phénomène de société
“On me demande de faire une espèce de droit pénal spécial campus“, explique-t-elle au micro de BX1.”Et ce n’est pas ça qui va empêcher les viols.” Elle maintient que les chiffres liés aux agressions sexuelles sur les campus sont effrayants, mais qu’ils correspondent aux chiffres nationaux. “C’est un phénomène de société“, poursuit-elle.
Selon Françoise Bertieaux, il faut maintenir les points de contact pour les agressions sexuelles sur les campus. Ces points permettent d’accueillir les victimes avant d’aller déposer plainte à la police. “Il y en avait dans chaque établissement”, explique-t-elle. Elle veut vérifier que ces points de contact sont toujours ouverts : “vérifier qu’ils sont toujours bien là, et qu’ils sont toujours bien formés“.
Elle explique aussi qu’il faut écarter les professeurs accusés d’agression sexuelle le temps que la justice fasse son travail. Elle précise que les universités ne doivent pas protéger une personne au détriment de la collectivité.
◼︎ Françoise Bertieaux, ministre de l’Enseignement supérieur (MR), au micro de Fabrice Grosfilley