Vincent Van Quickenborne s’expliquera jeudi en commission de la Justice
Des images avaient circulé montrant des amis du ministre de la Justice qui urinaient sur une voiture de police. De nouvelles images ont été diffusées, mettant Vincent Van Quickenborne (Open VLD) dans une mauvaise posture.
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, est visible sur des images de caméras de la police installées dans sa rue quelques heures après que certains des invités à sa fête d’anniversaire, le mois dernier, aient uriné sur un combi de la police, rapporte lundi VRT NWS citant plusieurs sources.
Le libéral flamand a organisé le 14 août une fête pour ses 50 ans dans sa villa de Courtrai. Le véhicule de police, vide, se trouvait devant son domicile dans le cadre de la protection policière dont le ministre bénéficie depuis les menaces qu’il a reçues du milieu de la drogue. Vincent Van Quickenborne a affirmé à plusieurs reprises qu’il ignorait les faits et les a condamnés. L’examen des images montre toutefois le ministre quelques heures après les faits avec un autre invité.
“L’on rit et, alors que le ministre se trouve sur le trottoir, il s’appuie à l’arrière du véhicule et fait comme s’il allait uriner“, selon la VRT. “Ensuite, le ministre et son invité regardent le gsm du ministre et s’ensuit une grande hilarité“. Vincent Van Quickenborne ouvre ensuite la porte du combi, comme l’avaient fait d’autres invités avant lui.
Les syndicats de police ont exprimé leur colère. Le secrétaire ACV Joery Dehaes demande que les images soient diffusées. Son homologue du SNPS, Carlo Medo, estime que “chacun doit prendre ses responsabilités et en tirer les conclusions” si les faits se sont bien déroulés de cette façon.
Le parquet a fait savoir à la VRT que l’enquête était toujours en cours et s’attachait à identifier différentes personnes visibles sur les images. Celles-ci seront entendues et éventuellement poursuivies.
Le vice-Premier ministre Open VLD maintient quant à lui ses déclarations précédentes et assure toujours qu’il n’était pas au courant de l’incident. “De nombreuses heures se sont écoulées entre le dernier incident et les images où le ministre est visible. Le ministre confirme qu’il a ouvert la porte du combi mais c’était pour la verrouiller. Déduire d’autres gestes qu’il était au courant, c’est de l’interprétation“, a indiqué son cabinet.
“Comme je l’ai déjà dit, les faits sont dégoûtants et je coopère pleinement à l’enquête. Je réitère que la police qui assure notre sécurité à tous jour après jour mérite tout notre respect. Ce qui s’est passé là-bas est en contradiction avec mon appréciation pour leur travail. Je suis très reconnaissant pour ce que la police a fait au cours de l’année écoulée pour ma sécurité et celle de ma famille. Je tiens à nouveau à m’excuser pour le comportement de ces personnes“, a fait savoir le ministre dans une nouvelle déclaration lundi soir.
Vincent Van Quickenborne a également précisé qu’il n’était pas au courant de la polémique avant qu’elle ne soit publiée dans la presse.
“Je n’ai quitté ma maison que lorsque le dernier invité est sorti vers 3h30 du matin, à l’arrivée de son taxi. C’était plusieurs heures après les incidents“, poursuit le ministre.
“J’ai ouvert et fermé le fourgon de police parce qu’il n’était pas correctement verrouillé“, précise-t-il encore. “J’ai effectivement ri, regardé mon portable pour prendre un selfie et j’ai peut-être fait des gestes qui pourraient conduire à des interprétations erronées au vu de ce qui s’est passé quelques heures plus tôt, mais elles ne sont pas correctes.”
La N-VA demande sa démission
La députée N-VA, Yngvild Ingels, a affirmé lundi soir que le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, ne pouvait rester en fonction s’il a fait de fausses déclarations sur cet incident.
“Si Van Quickenborne a réellement fait de fausses déclarations sur l’incident, alors il ne peut tout simplement pas rester (ministre). Il s’agit de personnes qui le protègent jour et nuit et méritent son plus grand respect“, a déclaré Mme Ingels, dans l’opposition.
Les Engagés réclament l’audition du ministre de la Justice
La députée Vanessa Matz (Les Engagés) a réclamé l’audition en urgence à la Chambre du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, à la suite de l’incident qui s’est produit lors de la fête d’anniversaire de celui-ci et des explications qu’il a fournies par la suite.
“Afin de vérifier la véracité des faits et donc savoir si le ministre de la Justice a menti, ce qui serait gravissime et irrespectueux par rapport à la police, nous demandons que Vincent Van Quickenborne s’explique en commission de la Justice et que les images soient diffusées“, a déclaré dès lundi soir la députée de l’opposition sur X (anciennement Twitter).
Afin de vérifier la véracité des faits et donc savoir si le ministre de la #justice a menti,ce qui serait gravissime et irrespectueux par rapport à la #police, nous demandons que @VincentVQ s’explique en com justice et que les images soient diffusées. https://t.co/X2EVbYyFRR
— Vanessa Matz (@vanessmatz) September 4, 2023
DéFI a également exprimé son indignation. Selon la députée Sophie Rohonyi, le ministre a manqué de respect envers la police qui assure sa protection et jette l’opprobre sur la classe politique en renforçant la méfiance des citoyens envers la classe politique.
#PipiGate
On savait que le Ministre de la Justice était « rocknroll » mais là cà n’a absolument rien de drôle:
1) VQ, qui reforme actuellement notre Code pénal, commet une infraction… pénale: outrage à agent public représentant l’autorité de l’Etat— Sophie Rohonyi (@SophieRohonyi) September 5, 2023
Il devra s’expliquer devant la commission de la justice de la Chambre des représentants ce jeudi
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, viendra jeudi à 14h15 en commission de la Justice de la Chambre pour s’expliquer sur l’incident qui s’est produit lors de sa fête d’anniversaire dans la nuit du 14 au 15 août, a annoncé mardi la présidente, Kristien Van Vaerenbergh (N-VA).
Kristien Van Vaerenberghe a décidé de réunir la commission de la Justice pour entendre les explications du ministre.
Elle a rappelé que Vincent Van Quickenborne bénéficiait d’une protection policière en raison des menaces qu’il a reçues de trafiquants de drogue. “Il s’agit de personnes qui, jour et nuit, assurent une protection et méritent le plus grand respect. La N-VA soutient la demande d’entendre le ministre en commission de la Justice. S’il apparaît qu’il a tenu des déclarations inexactes, il ne peut simplement plus rester en fonction“, a-t-elle expliqué.
Van Quickenborne montre ses propres images et accuse les syndicats de police
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a montré mardi à la chaîne privée flamande VTM les images de ses propres caméras de surveillance afin de prouver qu’il n’était pas au courant de l’incident qui s’est produit lors de sa fête d’anniversaire, où des invités ont uriné à plusieurs reprises sur un combi de police. Il a également accusé les syndicats de policiers de chercher à lui nuire.
Cet incident qui s’est déroulé durant la nuit du 14 au 15 août a déjà suscité la polémique et la réaction du ministre mais l’affaire a été relancée lundi à la suite d’un article de la VRT sur son site internet qui mettrait à mal la version du ministre.
Le ministre ferait semblant d’uriner avant de saisir son appareil photo et d’éclater de rire. Le libéral flamand a toujours affirmé qu’il n’a appris les faits que lorsque ceux-ci ont été révélés dans la presse. Les images livrées par M. Van Quickenborne le montrent vers 4h en compagnie d’un ami devant sa villa dans l’attente, selon le ministre, d’un taxi.
Il effectue un mouvement “qui peut être interprété d’une certaine manière” et saisit ensuite son gsm pour faire un selfie des plus classiques avec son ami. Il se rend par après à la camionnette de police, vide, stationnée de l’autre côté de la rue, ouvre la porte pour, selon ses dires, la verrouiller.
Le ministre accuse les syndicats de policiers, en conflit ouvert avec lui en raison d’un projet d’accord sectoriel qu’il a refusé de signer, d’être derrière cette affaire. “Une opération qui vise à me nuire est en cours de la part de certains syndicats de police qui ne peuvent accepter que l’on va mettre fin progressivement à leur régime de pension à partir de 58 ans. D’abord, avec mon ancien président de parti, Egbert Lachaert, on a essayé de nous intimider physiquement et maintenant ils s’en prennent à moi”, a-t-il affirmé.
Selon VTM, M. Van Quickenborne sait qui sont les convives qui ont uriné sur le véhicule de police et leur a demandé de se signaler auprès de la justice.
Pour le syndicat policier libéral, “la confiance est sans doute irrémédiablement rompue”
Avec Belga – Photo : Belga / Nicolas Maeterlinck