Vieillir avec panache, c’est possible
Avec la covid-19, les personnes âgées ont été remises au centre de la société et de l’actualité. La pandémie a incité Jocelyne Robert, sexologue québécoise, à écrire ses réflexions sur la vieillesse et surtout à nous expliquer comment on pouvait vieillir avec panache.
Pour Jocelyne Robert, il est important d’oser employer le bon vocable. Le mot vieux n’est pas aimé mais il n’a rien d’honteux ou de dénigrant. “Tout le monde vieillit. Quand on ne nomme pas quelque chose, c’est pour le cacher, le mettre de côté. Quand on emploie les euphémismes personnes âgées ou aînés, cela ne veut rien dire. Dans vieux, il y a vie. Il ne faut pas l’oublier.”
Dans son ouvrage, l’autrice explique aussi le conflit de génération qui existe de nos jours, particulièrement entre les jeunes de la génération Y et les Boomers, ces adultes nés après la seconde guerre mondiale. “Pour la première fois, cinq générations vivent en même temps sur terre. Les Boomers ont connu une période dorée où tous leurs rêves semblaient possibles. C’est donc compliqué pour les jeunes qui eux, ont connu un monde plus angoissant.”
Ces boomers, aujourd’hui, ils ne veulent pas vieillir comme leurs parents. Ils feraient presque même la révolution pour qu’on ne les considère comme des grands-enfants qu’on laisserait dans une maison de repos. Au contraire. “Tant qu’on est en vie, on a le droit à tout. Il faut que cette crise de la covid change notre façon de voir la vieillesse. On ne peut pas la masquer.”
Et puis, il y a aussi la question de la jouissance et de l’érotisme. Jocelyne Robert rappelle que les envies sexuelles restent tout au long de la vie. “Si tout le monde est consentant, cela ne nous regarde pas. La sexualité des vieux est taboue mais on a prouvé qu’une personne qui a des câlins, de la tendresse et des rapports sexuels, vivent plus vieux et en meilleure santé. C’est important!”
Vieillir avec panache de Jocelyne Robert aux Editions de l’Homme
■ Interview de Jocelyne Robert par Vanessa Lhuillier