Versus : comment poursuivre le devoir de mémoire aujourd’hui ?
Cette semaine, Michel Geyer s’interroge sur les initiatives autour du devoir de mémoire, à l’occasion des 80 ans de l’acte héroïque du XXe convoi.
Il y a 80 ans, le 19 avril 1943, trois courageux résistants bloquaient un train de la mort. À son bord, plus de 1 600 juifs. C’était l’attaque du XXe convoi, qui permettra de sauver quelques vies dans l’océan de morts du génocide. Un acte de résistance qui vient – pour la première fois – d’être mis à l’honneur par la commune d’Uccle.
► Découvrez notre reportage et le récit de l’attaque du XXe convoi par Michel Geyer
Le devoir de mémoire, cette expression qui évoque l’obligation morale de se souvenir d’un événement historique tragique et de ses victimes, a surtout fait son apparition des suites de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah. Mais cette expression désigne aujourd’hui bien plus d’événements à travers l’histoire et le monde, comme le génocide au Rwanda.
Comment exerce-t-on ce devoir de mémoire chez nous ? Ce qui est prévu dans la loi et dans les programmes scolaires est-il à la hauteur des événements ? Et puis, outre la Shoah, comment parler des génocides avec les jeunes générations ?
“En Belgique, on fait beaucoup de choses. Il y a des stèles commémoratives, des colloques, des témoignages… Tout cela est important”, explique Ernest Sagaga. “La résistance est quelque chose à mettre à l’honneur”. Meyer Zalc, survivant de la Shoah, estime toutefois que ces souvenirs ne sont pas forcément connus des jeunes aujourd’hui : “Je rencontre beaucoup d’enfants qui sont ignorants sur le sujet. Et je me trouve parfois devant des professeurs qui me disent qu’ils n’ont pas le temps de parler de la Shoah”, réagit-il. Ina Van Looy va justement devant ces élèves pour leur expliquer ce qu’il s’est passé durant la Seconde Guerre Mondiale et comment combattre les préjugés : “On part des représentations stéréotypées qu’ils peuvent avoir. On va essayer de les déconstruire et de comprendre comment ces préjugés peuvent continuer à se développer pendant des siècles”.
Autour de la table, Michel Geyer reçoit cette semaine :
- Ina Van Looy, du Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind et directrice de l’association “La haine, je dis NON”
- Ernest Sagaga, président de l’association “Ibuka Mémoire et Justice”
- Chantal Kesteloot, historienne à CegeSoma, les Archives de l’État
- Meyer Zalc, président de l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS)
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