Variole du singe : les cas augmentent, la vaccination s’étend mais les spécialistes s’inquiètent

172 cas de la variole du singe ont été signalés en Région bruxelloise, selon Sciensano, soit 39 cas de plus que la semaine dernière.

Alors que le nombre de cas de variole du singe continue de grimper au fil des semaines en Belgique (482 infections ont été recensées à ce jour selon Sciensano dont 172 à Bruxelles), la stratégie de vaccination connaît un nouveau virage en Belgique. Plus de 3 000 doses de vaccin contre la variole, efficace à 85% contre la variole du singe, ont été commandées par la Belgique et les publics cibles de ce vaccin ont été élargis cette semaine.

Ainsi, les personnes ayant eu dans les jours précédents un contact “à haut risque” (personnel de santé ou personnes immunodéprimées) voire “à très haut risque” (les autres) avec un individu porteur de la variole du singe sont concernés, tout comme “les travailleurs du sexe, masculins et transgenres”, les “personnes atteintes de troubles immunitaires et d’une forte probabilité d’infection”, le “personnel de laboratoire prenant en charge les cultures virales”, ainsi que les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, mais sous certaines conditions. Il faudra en effet que ces derniers soient “séropositifs ou reçoivent un ‘traitement HIV-Prep'” et qu’ils aient “eu au moins deux MST (maladies sexuellement transmissibles, NDLR) au cours de la dernière année”, explique le Risk Management Group, en charge de la stratégie de vaccination contre la variole du singe en Belgique.

Mais selon certains spécialistes comme le Dr Jean-Christophe Goffard, directeur du centre de référence VIH à l’hôpital Érasme, ce nombre de vaccins disponibles n’est pas suffisant. “On a peu de doses : cela représente 1 750 patients qui pourraient être vaccinés. Or, nous avons une population plus large qui devrait pouvoir bénéficier de ce vaccin pour enrayer l’épidémie”, explique-t-il.

En attendant le vaccin, les spécialistes conseillent d’utiliser le préservatif, de limiter des rapports sexuels à risque et de garder contact avec ses partenaires pour les prévenir ou être prévenu en cas de contamination.

■ Reportage de Camille Tang Quynh, Frédéric De Henau et Laurence Paciarelli.