Utilisés pour vérifier l’âge des jeunes demandeurs d’asile, les tests osseux sont suspendus

Le service des Tutelles a pris la décision d’arrêter les tests osseux d’âge, pratiqués sur les jeunes demandeurs d’asile.

Ces tests étaient pratiqués, jusqu’ici, pour vérifier qu’un jeune demandeur d’asile est majeur ou mineur, lui permettant donc, au quel cas, d’être considéré comme MENA (mineur étranger non-accompagné) : le service des Tutelles du SPF justice a pris la décision de suspendre temporairement les tests osseux, depuis le 26 octobre. Ce service estime, ainsi, que ce n’est pas prudent : “après avoir vécu dans la rue, les jeunes sont trop faibles pour de telles radios“, indique ainsi un porte-parole.

Concrètement, ces examens consistent en une triple radiographie des dents, de la clavicule et du poignet. Pratiqués jusqu’ici, notamment, dans des hôpitaux, sont ceux ont désormais consigne de ne plus en réaliser, nous confirme un médecin.

Des examens controversés

Reste que ces examens osseux sont controversés. Ainsi, ils peuvent permettre un écart de deux ans, indique Bruzz, à qui le SPF justice confirme que “c’est pourquoi ces scans étaient complétés par des entretiens approfondis, combinés à des observations dès l’accueil (…) En cas de doute, le mineur a l’avantage“.

Reste que, sans examen médical, pas de logements, soulignent plusieurs médias. “Tant qu’il y aura un doute sur leur âge, mais qu’un test n’est pas prévu, les personnes concernées n’auront pas accès à un abri, explique à Bruzz Laurence Bruyneel de l’organisation Caritas International. Au cabinet de la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor (CD&V), on indique néanmoins que, en attendant la reprise des tests osseux, “nous examinons comment les demandeurs d’asile sur lesquels il existe un doute d’âge, peuvent être orientés. Cela peut être possible en organisant un point de soins“.

En juin dernier, ces procédures de tests avaient été considérées comme contraires aux directives européennes et internationales, selon un avis adressé à la Cour européenne des droits de l’homme par deux centres spécialisés de l’UGent.

 

ArBr avec Belga – Photo : Belga (illustration)