Usage de drogue : la voie est ouverte à la création de Salles de Consommation à Moindre Risque

Lors de sa dernière séance avant les vacances, le Parlement bruxellois a adopté lundi, à une large majorité, une proposition d’ordonnance visant à instituer un cadre légal à la réduction des risques liés aux usages de drogues. Le texte ouvre la porte à la possibilité d’agréer et de subventionner des services comme des Salles de Consommation à Moindre Risque (SCMR) dans la capitale.

La N-VA, le CD&V et le Vlaams Belang ont voté contre. Le MR et un élu cdH se sont abstenus.

Comme l’a rappelé Julien Uyttendaele (PS), un des co-auteurs de la proposition, de nombreux pays voisins accueillent déjà des salles de consommation à moindre risque, en proposant un accompagnement. En France par exemple, le dispositif expérimental des SCMR implanté à Strasbourg et Paris arrive à échéance début 2022, alors qu’une salle est déjà prête à ouvrir le 1er octobre de cette année à Lille. En France également, ces salles dérogent à la législation interdisant la consommation de stupéfiants, et nécessitent d’être inscrites dans la loi pour sécuriser leur existence et permettre leur développement.

Etude

Au sujet des SCMR, une étude complète a été récemment menée par l’institut de santé publique (Inserm) français afin de réaliser une évaluation des facteurs structurels et individuels de l’usage de drogues, une évaluation économique des SCMR, mais aussi une recherche sociologique sur l’impact de la SCMR sur la tranquillité publique et son acceptabilité sociale. Le bilan est positif à tous les niveaux, a indiqué l’élu socialiste.

Aux yeux des co-signataires de la proposition d’ordonnance, les stratégies traditionnelles de prise en charge de la toxicomanie ont montré leurs limites. C’est la raison pour laquelle les acteurs cherchent désormais à privilégier une démarche d’accompagnement et de réduction des risques afin de promouvoir la santé, le bien-être et la dignité des consommateurs.

Belga