Saint-Josse : une solution trouvée pour les occupants du futur centre de crise

La décision du juge de paix est tombée : les 70 occupants obtiennent une prise en charge par Fedasil. Cette proposition garantit soit une place directement dans le réseau Fedasil, soit une place dans un réseau régional en attendant une place dans le réseau Fedasil.

Les 70 demandeurs d’asile qui occupent le futur centre de crise depuis le 12 mars dernier, vont pouvoir quitter les lieux et être relogés soit dans le réseau Fedasil soit au niveau régional. Ils ont donc décidé d’accepter la proposition de la Régie des Bâtiments (qui représente l’Etat fédéral dans cette affaire).

“Pour nous, c’est la fin d’une agonie. Mais il reste 2400 autres demandeurs d’asile qui continuent à voir leur droit bafoué. J’ai des amis dehors qui n’en peuvent plus, qui ont leur santé mentale et physique qui se dégradent. J’espère que notre victoire permettra la leur”, déclare Mohamed, futur ex-occupant du bâtiment fédéral.

Du côté du collectif “Stop crise de l’accueil”, on se réjouit de cette victoire même s’il semble qu’il ne veut pas en rester là : “Tant que les demandeurs d’asile seront systématiquement jetés à la rue à leur arrivée, de nouveaux camps de tentes seront créés et des bâtiments seront ouverts. La lutte continuera jusqu’à ce que le gouvernement belge respecte ses propres lois. Cette victoire nous motive à continuer”, déclare Sacha, du collectif de soutien.

Occupation d’un bâtiment fédéral à Saint-Josse : les demandeurs d’asile bientôt expulsés ?

Le collectif “Stop crise de l’accueil” organise un rassemblement festif, devant l’occupation du bâtiment fédéral, ce dimanche 26 mars à 13h30, Boulevard Albert II, 9, à Saint-Josse, pour à la fois célébrer cette nouvelle et envisager la suite de la campagne.

“Une décision qui apporte la clarté”, réagit le cabinet de Moor

La décision judiciaire fait l’objet de divergences d’interprétation entre, d’une part, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor et, d’autre part, l’avocate représentant les migrants.”Le juge de paix a pris une décision qui apporte de la clarté. C’est une bonne chose que le juge de paix ait confirmé notre proposition d’il y a une semaine.”, réagit le cabinet de la secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor (CDV). “Il y a des places dans l’accueil d’urgence de la Région bruxelloise où ces personnes peuvent être logées. Il est regrettable que les occupants n’aient pas accepté notre main tendue et qu’ils ne se soient pas rendus à l’accueil d’urgence.”

Il est regrettable que les occupants n’aient pas accepté notre main tendue et qu’ils ne se soient pas rendus à l’accueil d’urgence“, déplore encore la secrétaire d’Etat, alors que la Région bruxelloise dispose de places d’accueil d’urgence où ces personnes peuvent être logées. “Mensonge“, réagit Me Marie Doutrepont, l’avocate qui représente les demandeurs d’asile squatteurs. “Il ne faut pas prendre les gens pour des billes. Il s’agissait, la semaine dernière, de places d’urgence d’une durée de 28 jours maximum, comme celles proposées lors de l’évacuation du squat de la rue des Palais mi-février“, souligne le conseil, qui était présente tout au long des négociations.

V.Lh.

►Reportage d’Ameline Delvaux, Charles Carpreau et Stéphanie Mira