Une “roue de l’infortune” pour dénoncer les conditions de travail du secteur du commerce
La place Victor Horta d’Anderlecht, entre la Gare du Midi et, surtout, le SPF Emploi, était rouge, verte et bleue de monde lundi en fin de matinée. C’est là que plusieurs centaines de travailleurs du commerce, réunis en front commun syndical, se sont donné rendez-vous pour une action dénonçant les conditions de travail du secteur, le manque de concertation sociale et les mesures du gouvernement fédéral.
“La concertation sociale dans le commerce ne fonctionne plus depuis des mois”, déclare Myriam Delmée, la présidente du Setca. “On a un banc patronal qui reste sourd à nos attentes. Il refuse même de se mettre autour de la table”. L’action de lundi visait aussi à dénoncer “toutes les mesure de l’Arizona, qui vont toucher les travailleurs du commerce de manière directe comme “la libéralisation du travail le dimanche ou le travail de nuit”, ajoute Myriam Delmée. “Le travail dans le commerce va devenir de plus en plus difficile et de plus en plus précaire. La question est de savoir si le seul job possible dans le commerce sera un flexi-job ou un travail étudiant. Ce n’est pas ce que nous voulons, nous voulons des carrières claires et de qualité dans le commerce”.
Outre les drapeaux aux couleurs des syndicats, on pouvait aussi voir plusieurs logos des enseignes de la distribution. “C’est essentiel de créer une dynamique inter enseignes, parce que le secteur est vivement attaqué par l’Arizona”, avance Myriam Djegham, secrétaire nationale de la CNE. “On se dirige vers des ouvertures non-stop, sans personnel supplémentaire. Cela va encore aggraver la charge de travail, les difficultés physiques et morales qu’on rencontre aujourd’hui dans le secteur du commerce”.
Plusieurs travailleurs sont montés sur un podium pour faire tourner la “roue de l’infortune”, dont chaque segment représentait une mesure de l’Arizona touchant le secteur. Les représentants syndicaux ont ensuite pris la parole sur ce même podium. L’action a duré environ une heure. Au terme de celle-ci, une partie des manifestants a remonté la petite ceinture en cortège, direction le siège du MR, le parti du ministre de l’Emploi David Clarinval. Ils ont scandé plusieurs slogans devant les portes closes du bâtiment pendant une demi-heure, avant de se disperser dans le calme.
Belga