Une première à Bruxelles: il ne sera bientôt plus possible de stationner plus de 4h30 d’affilée à Molenbeek
Il ne sera bientôt plus possible de stationner plus de 4h30 d’affilée à Molenbeek. La commune a pris une mesure radicale : dès l’année prochaine, tout le territoire va passer en zone grise, l’une des zones les plus cher. Il s’agit d’une première pour une commune bruxelloise.
C’est un jour d’affluence, aujourd’hui, dans le cœur de Molenbeek : les trottoirs sont bondés et comme d’habitude, les places de parking vides sont introuvables. Ici, sur la chaussée de Gand, c’est une zone rouge. Le stationnement est limité à deux heures. Une limite de temps qui sera bientôt d’actualité dans toute la commune : “Le temps de stationnement maximum autorisé sera limité à quatre heures et demie“, confirme Pierre Vassart, porte-parole de Parking.brussels. Cela signifie qu’une fois ce temps écoulé, il faudra changer sa voiture de place. “Évidemment, les riverains ne sont pas concernés. Évidemment, les riverains peuvent continuer à acheter des codes visiteurs pour leur visiteur qui leur permet de se garer à un tarif réduit“, complète-t-il.
En revanche, pour les non-riverains, les tarifs seront bien plus importants : faibles au début, mais dès qu’on dépasse 30 minutes, ça grimpe en flèche. Comptez, par exemple, 10 € pour deux heures.
L’objectif est d’éviter le stationnement de longue durée. C’est la première fois qu’une commune bruxelloise prend cette mesure. “La décision de généraliser la zone grise sur l’ensemble du territoire communal repose sur trois raisons principales à la fois structurelles, techniques et financières“, justifie Saliha Raïss, l’échevine en charge de la Mobilité à Molenbeek (Vooruit). “La saturation du stationnement concerne aujourd’hui l’ensemble du territoire molenbeekois. La décision s’inscrit aussi dans un contexte financier difficile pour les communes bruxelloises“.
► A lire aussi | Anderlecht : dix ans sans contrôle du stationnement dans le quartier Lemmens
On parle d’un gain d’un million d’euros. Dans l’opposition, on pense que c’est surtout cette raison financière qui guide le choix et on craint des conséquences néfastes : “La justification actuelle qu’on a entendue de la Commune, c’est qu’il y a trop de non-Molenbeekois qui stationnent à Molenbeek. Je n’y crois pas” , réagit Didier Milis, chef de groupe MR au conseil communal de Molenbeek. “Et quand bien même, si des non-Molenbeekois viennent stationner à Molenbeek, ils y viennent pour travailler, pour faire leurs achats, mais certainement pas pour jouer les voitures tampons“.
Ce qui serait intéressant, c’est d’évaluer l’impact sur les communes limitrophes. “On sait que les communes de Koekelberg, Ganshoren et Jette vont changer au même moment de tarification également. Elles passent de zone bleue sur toute la commune en zone verte. Donc un tarif payant mais limité. Et on peut supposer que dans les zones limitrophes de Molenbeek, les gens informés iront se garer plutôt côté Koekelberg, Ganshoren ou Berchem-Sainte-Agathe“.
Les changements sont prévus début février 2026, dans un peu plus de trois mois.
■ Reportage de Thomas Dufrane, Béatrice Broutout et Pierre Delmée





