Une mère et ses quatre enfants menacés de se retrouver à la rue
Maman de 4 enfants et enceinte de 6 mois, Sarah doit quitter son logement situé Anderlecht et risque de se retrouver à la rue. Une énième victime de la crise du logement social.
Le 1er novembre, c’est la date fatidique pour Sarah Kebbab, maman de 4 enfants de 12,9,8 et 6 ans et qui attend une petite fille pour la fin janvier. Elle fait partie des nombreuses victimes de la crise du logement social. Dans dix-huit jours, elle risque de se retrouver à la rue. Le propriétaire du logement a informé Sarah début juin qu’il souhaitait que sa propre fille s’installe dans l’appartement qu’elle loue. La jeune femme, qui a toujours payé son loyer en temps et en heure, a interpellé les services sociaux et la commune, mais sans résultat.
Règlement strict sur le nombre de chambres
L’échevine du logement à Anderlecht, Fatiha El Ikdimi (CDH), est inquiète. Elle confirme que les autorités sont de plus en plus confrontées à ces situations où il faut reloger des familles nombreuses. Elle a transmis la demande de Sarah il y a deux semaines au foyer anderlechtois. Selon l’échevine, seule la ministre du logement pourrait intervenir.
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La convention stipule que le foyer peut octroyer un logement de deux chambres par dérogation en situation d’urgence. Problème: il n’y a plus de logement disponible et même si un logement l’était libre, elle ne pourrait pas l’avoir, car le règlement est très strict: un enfant de plus de 12 ans doit avoir sa propre chambre. Or, elle a quatre enfants dont un de plus de 12 ans.
Le quota annuel de logements sociaux est dépassé à Anderlecht
Sarah a également reçu un message du président du foyer anderlechtois qui explique que le quota annuel est dépassé. Elle a également pris contact avec la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale), “mon dossier est passé en comité et a été refusé à cause du quota épuisé. J’ai encore espoir que le bourgmestre puisse déroger au quota“. Selon elle, c’est politique; “c’est compliqué de trouver un logement en urgence, car il faut trois chambres, mais pour moi, une chambre ou deux, ça me va tout autant“.
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Les quotas sont normalement remis à zéro à partir de février. “Même si c’est un logement temporaire, peu importe, à partir de l’année prochaine ils peuvent reprendre ma dérogation avec une possibilité d’avoir trois chambres“, nous indique Sarah.
Selon le CPAS, Sarah et ses enfants seront relogés
Du côté du CPAS, son président, Mustapha Akouz (PS), assure que Sarah pourra être relogée dans une structure de type maison d’accueil, de transit ou hôtel, le temps de lui trouver un logement social. Mais là aussi, cela risque de prendre du temps, car aucun logement n’est disponible. “Le dernier mail du CPAS date d’il y a trois semaines et on m’a dit: “Si vous n’avez rien au 1er novembre, on vous relogera à l’hôtel avec les enfants“”, rapporte Sarah. Une situation qu’elle déplore, elle craint de devoir accoucher à l’hôtel.
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Parallèlement, Sarah est inscrite et candidate depuis peu pour un logement communal. Un comité d’attribution va devoir trancher et pourrait octroyer une dérogation. Mais l’échevine a peu d’espoir que le service réponde favorablement.
Ce qu’elle demande: un toit pour l’hiver. “Aujourd’hui j’ai fait tout ce que je pouvais faire et il n’y a rien de concret en retour. Peu importe qui me répond, mais je ne peux pas me retrouver à la rue avec mes quatre enfants dans deux semaines alors que j’accouche dans un mois“.
A. Corb. – Photo :Photo d’illustration