Une “liste d’attente” à l’étude pour lutter contre la surpopulation carcérale
La directrice générale des établissements pénitentiaires, Mathilde Steenbergen, va examiner la possibilité d’établir un seuil de population dans les prisons, dans un effort de lutte contre la surpopulation carcérale. Les personnes qui doivent encore être condamnées seraient alors placées sur liste d’attente, rapporte Het Nieuwsblad mercredi.
Dans un courrier interne au personnel, Mme Steenbergen, a présenté de nouvelles mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale. La capacité de chaque établissement serait divisée en trois phases – verte, orange, rouge. La phase rouge étant synonyme de surpopulation urgente. Dans ce cas de figure, des mesures seraient alors prises pour limiter l’afflux d’entrées, et accélérer les sorties. Si ces mesures restent sans effet, plus aucun nouveau détenu ne serait alors admis dans cette prison. Mais ce seuil n’est pas encore clairement établi.
La directrice-générale a aussi présenté des mesures à court terme. Elle suggère que les détenus avec des peines légères bénéficient de congés pénitentiaires prolongés. Les détenus devraient également être mieux répartis entre les prisons. Les syndicats ont protesté en début de l’année lorsque la limite symbolique de 12.000 détenus a été franchie. Mardi, un nombre record de 12.575 personnes étaient incarcérées en Belgique.
Les syndicat sceptiques
Les syndicats ont réagi avec scepticisme mercredi à l’annonce de l’éventuelle mise en place de nouvelles mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale. Si certaines idées sont jugées plutôt positives, d’autres peinent à convaincre.
“Avant tout, nous demandons plus de clarté sur la manière dont la limite de places sera définie dans certaines prisons”, a répondu Robby De Kaey de l’ACOD (CGSP). “La mesure visant à ne pas faire exécuter les peines de moins de cinq ans est bonne, nous la réclamons depuis longtemps. Elle aura un impact positif sur les conditions de travail du personnel carcéral. Nous espérons qu’elle sera maintenue à long terme.”
“Dans de nombreuses prisons nous sommes déjà au niveau rouge foncé”, a rappelé Alain Blancke de l’ACV (CSC), en référence au code couleur qui pourrait être instauré. “En outre, l’utilisation d’un code couleur pourrait entrainer une charge de travail plus importante pour le personnel des prisons. Il y a encore beaucoup de flou actuellement et nous espérons avoir bientôt plus de clarté sur le sujet”, a-t-il ajouté.
“Nous espérons que cette annonce agisse comme un signal au futur gouvernement fédéral pour qu’il investisse davantage de ressources dans le système judiciaire, afin d’attirer plus de personnel en rendant les emplois dans le milieu carcéral plus attrayant financièrement. Le manque de travailleurs est actuellement criant”, a encore déclaré l’ACV. Les deux syndicats sont donc dans l’attente de plus de clarté et se disent prêts à s’asseoir autour de la table avec Mathilde Steenbergen, à condition qu’une concertation constructive puisse avoir lieu.
Belga