Une étude révèle que le congé de naissance est jugé trop court

Une étude menée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), publiée ce vendredi, révèle qu’il existe un besoin de congés supplémentaires dans les premiers mois qui suivent l’arrivée d’un enfant.

Pour réaliser cette étude, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) a sondé un millier de pères, co-parentes et co-parents en 2021 sur le congé de naissance, accordé au partenaire de la personne qui accouche d’un bébé. Lorsque l’enquête a été réalisée, ce congé durait 15 jours, contre 20 jours aujourd’hui.

Il en ressort que 86% des répondants salariés ont pris l’entièreté de leur congé de naissance, contre 53% des indépendants. Plus d’un quart (28%) des indépendants ne l’ont pas pris du tout, contre 3% des salariés seulement. La trop grande quantité de travail ou la difficulté de s’en absenter est la raison la plus fréquemment avancée pour justifier la non-prise du congé de naissance. Elle est plus souvent évoquée par les indépendants (plus de la moitié) que les salariés (un tiers).

Par ailleurs, 60% des salariés sondés ont pris des congés annuels dans les quatre mois suivant la naissance tandis qu’un cinquième déclare ne prendre aucun autre congé. Du côté des indépendants, 49% ont travaillé moins durant les quatre premiers mois de la vie de leur enfant, afin d’être davantage présents pour leur famille.

Rendre le congé obligatoire

La majorité des sondés (84% des salariés et 85% des indépendants) approuve l’idée de rendre le congé de naissance obligatoire dans son intégralité. Un résultat à nuancer toutefois : pour 29% des salariés et 39% des indépendants, c’est à condition d’augmenter l’indemnité perçue.

Pour l’instant, les trois premiers jours sont pris en charge intégralement par l’employeur tandis que pour le reste du congé, la personne perçoit 82% de son salaire brut, payé par sa mutuelle.

Les indépendants perçoivent un montant forfaitaire. Le manque de ressources financières était avancé par 18% des salariés et 14% des indépendants qui n’ont pas pris leur congé de naissance ou qu’en partie.

Par ailleurs, pour 81,5% des parents qui travaillent interrogés, concilier leur emploi et leur vie familiale est difficile, ce qui entraîne frustration, déception et épuisement, relève l’IEFH. Près de la moitié d’entre eux (46,4%) pointent du doigt les longues journées de travail tandis que près d’un tiers (32,8%) accusent leur travail trop exigeant ou fatigant. Un quart (26,1%) déplorent le manque de services de garde de qualité et abordables.

Une personne sur cinq a indiqué qu’avoir un salaire trop bas pour couvrir les besoins du ménage était une des principales difficultés en matière de conciliation entre leur travail et leur famille.

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Pour mieux concilier ces deux pans de leur vie, 79% des sondés ont procédé à des ajustements : 41% ont pris des congés, un tiers a sollicité une aide pour les tâches ménagères et un cinquième a presté moins d’heures.

Par ailleurs, 19% ont gagné plus d’argent tandis que 10% ont changé d’employeur. Le télétravail, l’abandon de loisirs ou une organisation différente du travail sont également évoqués.

Père présent

L’IEFH a aussi voulu savoir les tâches que les pères effectuaient dans le soin à leur progéniture. Seuls 4% se sont à peine occupés de leur bébé lors de la semaine précédant le sondage, tandis que la même proportion s’en est énormément occupée.

Consoler son bébé, donner un bain et le mettre au lit sont les tâches les plus fréquemment accomplies par des pères. Du point de vue des tâches ménagères, cette “forteresse (…) traditionnellement réservée aux femmes, est clairement prise d’assaut avec moins d’enthousiasme” par les pères, soulève l’IEFH.

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Ainsi, faire les courses est la tâche la plus prisée (86% l’ont effectuée au moins une fois au cours de la semaine précédant le questionnaire). Près d’un sur cinq a préparé à manger plus de cinq fois, 28% ont rempli le lave-vaisselle ou fait la vaisselle plus de cinq fois au cours de la semaine écoulée et 20% ont fait le repassage au moins une fois.

Belga