Ecarts de rémunération entre hommes et femmes : du progrès, mais encore des points à améliorer

La Fédération des entreprises de Belgique a sorti  un communiqué de presse se réjouissant de l’écart salarial réduit entre hommes et femmes en Belgique : « les hommes belges gagnent 1,2% de plus que les femmes belges à fonction et situation identiques. Cela fait de la Belgique le pays qui obtient le meilleur score de tous les États membres de l’OCDE », souligne l’organisation, estimant qu’il s’agit d’une « excellente nouvelle ».

Pour la Ligue des familles, il ne faut pas occulter trop rapidement la situation des mères. La naissance d’un enfant change la donne : une fois mères, les femmes travaillent beaucoup plus à temps partiel que les hommes et voient leur revenu diminuer. La FEB plaide pour une « réforme » des congés familiaux, sans préciser laquelle. Pour la Ligue des familles, c’est bien à la hausse qu’il faut revoir tant la rémunération que la durée des congés.

Un écart salarial réduit entre hommes et femmes, cela semble une très bonne nouvelle. Là où le bât blesse, c’est précisément parce que l’on considère des hommes et femmes « à fonction et situation identique ». Or, suite la naissance d’un enfant, les trajectoires professionnelles divergent. Ce sont encore et toujours les femmes qui prennent en charge la plus grande partie des tâches ménagères et familiales : selon le Conseil supérieur de l’emploi, les mères consacrent 13h35 de moins au travail rémunéré que les pères, 15h39 de plus à la garde des enfants et aux tâches domestiques. Résultat : 4 travailleurs à temps partiel sur 5 sont des femmes ; les femmes prennent aussi 4 fois plus que les hommes des congés parentaux à temps plein et à mi-temps.

Une réforme des congés, oui, mais soutenir les parents

La FEB appelle à « réformer les nombreux régimes de congé pour les faire évoluer vers une prise de congés égale pour les hommes et les femmes ». Présentée de la sorte, c’est aussi une demande de la Ligue des familles et un engagement du gouvernement fédéral. Reste à savoir ce que l’on met derrière le mot « réforme » : la FEB ne le dit pas. Pour la Ligue des familles, il doit absolument s’agir d’un renforcement des congés familiaux : meilleure rémunération, congés allongés, suppression de la condition d’ancienneté de 12 à 36 mois chez le même employeur pour recourir à ces congés. De quoi faire en sorte que les hommes y recourent davantage, que les parents à bas revenus et sous contrat précaire y aient accès, et que tous les parents voient la conciliation entre travail et vie de famille s’améliorer.

La rédaction

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17 mai 2023 - 14h53
Modifié le 17 mai 2023 - 14h53