Une enquête met en lumière l’ampleur des violences gynécologiques et obstétricales en FWB

La “Plateforme pour une naissance respectée” a lancé l’an dernier une enquête sur le vécu des femmes durant leur grossesse et leur accouchement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Que ressort-il de cette étude ? On fait le point avec Fabienne Richard, sage-femme et membre de la plateforme.

En novembre dernier, le collectif a diffusé les résultats d’une enquête “Accoucher à Bruxelles et en Wallonie avant et pendant le COVID”, qui recueilli les témoignages de 4.226 femmes. L’étude, établie sur base d’un questionnaire en ligne, a montré qu’une femme sur cinq dit avoir subi des violences obstétricales au moment de la naissance de son enfant.

Six critères de violences ont été établis : la violence physique, la violence psychologique, la violence verbale, le “point du mari”, l’expression abdominale et les actes à vif.

Des différences entre les maternités

L’étude a également montré qu’il existe de fortes disparités entre les établissements hospitaliers en Belgique francophone. “Il y a des maternités où des femmes ont interdiction de manger pendant tout le travail d’accouchement”, a indiqué Fabienne Richard, membre de la plateforme.

Le choix de la position d’accouchement varie aussi d’un établissement à un autre. “Il y a des endroits où on vous propose juste la table gynécologique, les jambes écartées, où les femmes n’ont pas de possibilités d’accoucher dans un bain, ne peuvent pas accoucher en position accroupie ou à quatre pattes, alors qu’on sait que ce sont des positions qui peuvent parfois aider à débloquer le bébé et peuvent ainsi prévenir une césarienne”.

Former les professionnels de santé dès les études

Depuis 2014, la plateforme mène des actions pour rappeler le droit des femmes à choisir les circonstances de leur accouchement “dans l’intérêt des nouveau-nés, des mères et de leur partenaire” et garantir la transparence des pratiques.

Si le collectif, qui regroupe des professionnels de la santé et des associations, forme notamment les professionnels de la naissance aux situations d’urgence, comme par exemple l’annonce d’une césarienne, il plaide également pour que “cette question soit intégrée dans les curriculums de base”, souligne Fabienne Richard. “On a remarqué que dans les études actuelles des professionnels de santé, il n’y a pas de place sur comment on annonce une urgence”.

► Découvrez l’étude complète en cliquant ici ou les éléments clés de l’enquête ici

 

A.V.