Un contraste saisissant dans les peines proposées pour les huit prévenus de la bande Simonis
La procureure du roi requiert des peines allant de dix à quatre ans de détention ferme pour chacun des huit jeunes prévenus appartenant à la bande urbaine “Simonis 81” et concernés par le procès pour vols avec violence traité cette semaine par la 44e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Les avocats, également entendus jeudi matin, demandent des suspensions simples des prononcés et, à titre subsidiaire, des suspensions probatoires ou des peines de travail.
Sans minimiser ou banaliser la violence des faits commis, les avocats des prévenus ont plaidé pour la protection des casiers judiciaires de leurs clients. “Ne l’envoyez pas à Haren, c’est un gamin“, a insisté Me Benoît Lemal, après avoir développé le parcours de réinsertion mené par son client depuis 2023.
Les avocats ont insisté sur l’âge des prévenus. Seuls deux prévenus sur les huit étaient majeurs au début de la période d’infraction. Les faits repris dans ce procès, principalement commis autour du parc Élisabeth et de la station Simonis, s’étendent de mars 2021 à février 2024.
La procureure du roi estime pour sa part que seul l’emprisonnement ferme permettrait d’assurer la protection de la société. Elle n’a intégré aucune peine alternative à la prison ferme dans son réquisitoire, avançant que “des peines de travail créeraient un sentiment d’impunité” vu la gravité des faits. “On ne peut faire confiance à aucun protagoniste qui est ici“, a-t-elle déclaré à plusieurs reprises, précisant que les deux mandats d’arrêts de 2022 n’avaient pas suffi pour mettre un coup d’arrêt aux agissements de la bande urbaine.
Au nom de la lutte contre la récidive, deux visions de la justice s’opposent dans ce procès en 44e chambre avec, d’un côté, une proposition répressive et carcérale et, de l’autre, une proposition de réinsertion sociétale par le travail, sans casier judiciaire comme frein à l’emploi.
Belga – Photo : Belga





