Un centre d’accueil pour des familles sans hébergement va ouvrir à Auderghem

Il ouvrira ses portes le 21 février dans l’ancienne DG climat de la CEE située 22-24 avenue de Beaulieu. La commune déplore le manque de concertation, le Samusocial pointe l’urgence de la situation.

Mardi dernier, les habitants de l’avenue Beaulieu et des environs ont reçu dans leur boîte aux lettres un courrier leur annonçant l’ouverture prochaine d’un “centre temporaire pour familles sans solution d’hébergement” dans leur quartier.

Le centre accueillera un public exclusivement composé de familles, qui bénéficieront d’un accueil résidentiel, 24h/24, ainsi que de l’offre de service psycho-médico-sociale dispensée par nos équipes. La capacité d’accueil de ce centre est de 350 personnes“, précise le Samusocial dans son courrier.

L’association, qui vise à offrir une aide aux personnes sans-abri à Bruxelles, convie les riverains à une réunion d’information le 18 février, soit trois jours avant l’ouverture effective du centre. Un calendrier qui indigne certains riverains. “Il va sans dire que notre quartier est en émoi et scandalisé par cette annonce brutale et en dehors de toute consultation populaire“, nous indique l’un d’eux.

Manque de concertation

C’est également la forme plutôt que le fond de cette démarche qui contrarie le bourgmestre de la commune, Didier Gosuin (DéFI). “Je suis conscient qu’il faille venir en aide aux personnes dans le besoin à Bruxelles et je ne suis pas contre le fait que ce bâtiment soit utilisé à cette fin“, explique-t-il.”La commune va d’ailleurs collaborer avec le Samusocial“. Ce que l’élu local reproche, c’est le manque de concertation dans cette procédure. Selon lui, il aurait fallu une vaste consultation populaire et un permis d’urbanisme en bonne et due forme.

La Région a en effet octroyé une dispense temporaire de permis d’urbanisme pour ce projet. Cette disposition est inscrite dans l’arrêté régional et prévoit une dispense de trois mois pour l’affectation de projets sociaux. Endéans ce délai, l’association doit introduire une demande de permis d’urbanisme à durée limitée pour une durée prévue. À l’issue de cette période, le bâtiment reprend son affectation initiale.

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“Nous sommes les premières victimes de ces délais”

Du côté du Samusocial, on met en avant l’urgence de la situation. “Nous sommes les premières victimes de ces délais très courts“, explique le porte-parole de l’association Christophe Thielens.  “Nous avons un besoin urgent car notre bâtiment d’accueil central doit être rénové mais les travaux ont pris du retard. Et l’hôtel, qui héberge les familles, a décidé de reprendre sa fonction d’hôtel à partir du 21 février“.

Celui-ci explique que les riverains ont été prévenus dès que l’association avait la certitude de pouvoir utiliser ce bâtiment. “Notre objectif est réellement d’avoir l’adhésion locale pour pouvoir collaborer avec les autorités et les riverains“, affirme le porte-parole. Un contact permanent va être mis en place avec les habitants pour que ceux-ci puissent poser toutes leurs questions. Il insiste également sur le caractère temporaire de l’occupation du bâtiment, dont le bail conclu avec le propriétaire est limité à deux ans maximum.

Notre priorité à présent, et ça va être un véritable challenge, est que le bâtiment soit prêt à accueillir les familles dans de bonnes conditions à partir du 21 février“, conclut-il.

V.d.T.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Quentin Rosseels et Théo Mazuy