Uccle: grève des travailleuses d’un supermarché pour exprimer le ras-le-bol des inégalités femmes-hommes
La trentaine de femmes travaillant au Delhaize Mozart ont mené ce vendredi matin une action symbolique dans le cadre de la Journée des droits de la femme.
“C’est un petit peu un ras-le-bol face au désir des patrons de pousser toujours sur la flexibilité, cette flexibilité à tout-va et pour les plus précaires. Et ceux qui ont un contrat précaire, ce sont majoritairement des femmes”, explique Agnieszka Babińska, déléguée syndicale CNE. Des femmes qui, à travail égal, gagnent encore toujours moins que les hommes.
Dans les rayons, seuls les hommes sont donc au travail. La plupart portent un brassard mauve en signe de soutien avec leurs collègues féminines, mais aussi les autres femmes de manière générale. “C’est symbolique et important en même temps, parce que je vois bien la différence de salaires à la maison (NDLR: avec sa femme). C’est vrai qu’on a le même statut. Elle fait aussi 36h comme moi, mais on n’a pas le même salaire”, indique Frédéric Hanssens, réassortisseur.
L’espoir de ne plus avoir de carrières brisées
Dans le magasin, une cliente aux cheveux gris dénonce aussi les inégalités salariales. “Regardez mes cheveux. j’ai travaillé avec un salaire moins élevé que les hommes“, sourit-elle. À 10h, Myriam Waeles, 37 ans de travail dans l’entreprise au compteur, s’est remise au travail. Cette réassortisseuse garde l’espoir de ne plus voir la carrière des femmes brisée comme la sienne. “Le directeur de l’époque ne voulait pas que je monte. Il ne voulait pas de femmes comme cheffe en alimentation. J’ai dit “ce n’est pas grave et j’ai abandonné'”, explique-t-elle.
Une quinzaine de travailleuses du supermaché ont poursuivi leur grève à la Gare Centrale pour faire entendre leur voix.
■ Reportage de Marine Hubert, Manon Ughi et Sylvain Durant