TVA, réduction de la consommation d’énergie… : les pistes des économistes contre la hausse des prix
Le gouvernement fédéral a reçu un rapport intermédiaire des sept économistes chargés de conseiller sur les mesures à prendre pour faire face à l’inflation. Le gouvernement cherche en effet des mesures plus structurelles pour aider les ménages et les entreprises face aux hausses des prix.
En début d’année, le gouvernement fédéral avait annoncé plusieurs mesures exceptionnelles pour faire face à la hausse des prix de l’énergie : un chèque énergie, une extension du tarif social et une TVA temporaire à 6% pour le gaz et l’électricité.
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Depuis lors, l’inflation continue et les prix ne cessent de grimper. Des augmentations compensées en partie par l’indexation automatique des salaires, mais celle-ci n’est pas suffisante pour assurer le pouvoir d’achat des Belges et la compétitivité des entreprises à terme, indique la Banque Nationale de Belgique (BNB).
Le gouvernement fédéral a demandé à la BNB de créer un groupe de travail pour envisager des pistes de propositions pour soutenir les ménages et les entreprises belges. Sept économistes se sont penchés sur cette question. Un rapport intermédiaire de leurs pistes a été présenté ce mercredi par le gouverneur de la BNB Pierre Wunsch au gouvernement fédéral. Une dizaine de propositions ont déjà été communiquées.
Moins consommer
Les experts se sont d’abord penchés sur les tarifs de l’énergie. Ils proposent notamment une TVA intelligente sur les prix de l’énergie, à savoir une taxe qui baisse quand les tarifs sont à la hausse et qui augmente quand les tarifs sont à la baisse, et ce, pour éviter les pics.
Ils indiquent également l’utilité d’une extension du tarif social pour plus de ménages ou l’instauration d’un chèque-énergie pour ces familles qui gagnent légèrement plus que le seuil actuel déterminé pour le tarif social.
Les économistes précisent qu’une diminution de la consommation d’énergie semble inéluctable pour faire face à ces hausses de prix. Cela passe par plusieurs propositions : une réduction globale de la vitesse sur autoroute, une meilleure isolation des logements sociaux et des bâtiments anciens, une baisse des subsides pour les véhicules de société…
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Indexation des salaires à harmoniser
L’indexation des salaires fait aussi l’objet de discussions. Le système automatique d’indexation n’est pas remis en cause, mais les experts demandent plutôt d’harmoniser celui-ci. Car certains travailleurs bénéficient d’une indexation seulement en janvier pendant que d’autres peuvent obtenir plusieurs indexations par an. Cela reste un risque pour les revenus les plus bas, indique le rapport intermédiaire de la BNB.
Les experts proposent par ailleurs que l’indexation des barèmes fiscaux ait lieu dès juillet afin de diminuer le précompte professionnel et augmenter le revenu net des salariés à terme. Enfin, toujours parmi les propositions des économistes, notons encore la nécessité d’une transition plus rapide vers les énergies renouvelables et l’objectif d’un taux d’emploi plus important via notamment des formations vers les métiers en pénurie, dans le but de soutenir la compétitivité des entreprises.
Rapport final d’ici fin juin
Le rapport final de ce groupe est attendu pour la fin du mois de juin. Leurs propositions ne se transformeront toutefois pas tout de suite en mesures concrètes. Il s’agira de “pistes de travail” pour le gouvernement qui devrait débattre de ce rapport en juillet. Certaines mesures s’annoncent plus urgentes que d’autres, mais aucune limite de calendrier n’est actuellement définie.
La hausse des prix, elle, se poursuit : la BNB a récemment indiqué que l’inflation pourrait s’élever sur l’ensemble de l’année 2022 à 8,2%, un record. L’institution se veut plus rassurante pour 2023 et 2024, mais seulement si le conflit en Ukraine ne dégénère pas, précise la BNB.
Grégory Ienco – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck