Théâtre : “Rater mieux rater encore” va à contre-courant du culte de la performance, on en parle dans #M

La pièce “Rater mieux rater encore” présentée au théâtre Varia est une critique acerbe du culte de la performance. Et si finalement se planter était la plus belle réussite ? Sabine Ringelheim pose la question sur le plateau de #M à Hervé Piron, metteur en scène de la pièce.

A l’heure du tout parfait, du toujours mieux, du tout réussi sur les réseaux sociaux, la pièce d’Hervé Piron vient bousculer cette nouvelle conception de la société. “J’ai l’impression qu’on est tellement obligé de se présenter sous son meilleur jour à tous les niveaux, qu’il y a un manque de sincérité. J’avais envie que les comédiens – en partant de leur parcours, de leur vie – se présentent aussi par leurs incompétences”, explique-t-il.

Dans la pièce, il n’y a pas de résilience ni de rebond. “Nous on dit, l’échec des fois, c’est juste un échec. Et qu’est-ce qu’on fait avec ça ? Il y a cette fameuse phrase de Nietzsche qui dit “ce qui ne te tue pas te rend plus fort”, mais parfois on reste un peu bloqué“. Ainsi sur scène, les spectateurs sont face à quatre personnages qui racontent chacun, à des degrés très différents, leur vie faite d’échecs ou plutôt les échecs qui ont fait leur vie. Il s’agit d’un travail créatif collaboratif afin de livrer une certaine sincérité sur scène et c’est la raison pour laquelle Hervé Piron a fait appel aux échecs de ses comédiens pour écrire cette pièce.

Illustration : Olivier Donnet