Les taxis bruxellois organisent leur enterrement : 175 chauffeurs ont manifesté

175 chauffeurs de taxis ont manifesté ce mardi dans les rues de Bruxelles, selon la police de Bruxelles Capitale Ixelles. L’action a pris l’apparence symbolique d’un cortège funèbre autour du centre de Bruxelles, entre la place Poelaert et le cabinet du ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale Rudi Vervoort (PS). Le secteur des taxis demande que le gouvernement régional rédige un plan taxi avec des règles claires, qui écarte la concurrence déloyale d’Uber.

“Le taxi bruxellois est décédé d’une longue et pénible maladie, une infection très contagieuse et ‘ubérisante’, pour laquelle un médicament existe mais n’a pas été administré”, peut-on lire sur la notice nécrologique fictive. “Nous sommes en faveur d’un plan taxi qui modernise le secteur à Bruxelles, à condition que ce plan mette fin à la concurrence déloyale ce qui n’est pas le cas actuellement”, a souligné Marc Delire, président de GTL-Taxi (Groupement national des entreprises de voitures de taxis et de location).

L’organisation professionnelle et les syndicats espèrent aussi plus de contrôles policiers sur les nombreux véhicules Uber. Ceux-ci offrent des services de taxi sans licence, dénoncent les manifestants. Dans un jugement rendu fin décembre, la Cour européenne de Justice a estimé qu’Uber était bien un service de transport et pouvait donc être soumis à un ensemble de règles similaire à celui imposé aux autres sociétés.

Le cortège a transporté un cercueil jusqu’au cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (rue Ducale) avant de déposer une couronne de fleurs au Parlement bruxellois (rue du Lombard). Ils ont également mené leur cortège à travers le centre de Bruxelles, avant un retour à la place Poelaert. La manifestation s’est conclue à la place Poelaert vers 12h45.

Les taxis n’ont cependant fait aucun arrêt chez le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet. “Nous sommes arrivés au constat que depuis 2014, il y a une absence d’échange. Le ministre Smet en reste à sa vision des choses et ne nous laisse pas d’autres choix que d’entériner ses propositions. Nous refusons de travailler avec lui dans ces conditions”, conclut Sam Bouchal, secrétaire général de la Fédération belge des taxis (FEBET). (Avec Belga – Photos : BX1/Jean-Christophe Pesesse)

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Yannick Vangansbeeck.

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16 janvier 2018 - 11h45
Modifié le 16 janvier 2018 - 12h52