Taxe kilométrique : les déclarations de Magnette font réagir à Bruxelles

Dans un entretien avec L’Echo, le président du Parti Socialiste a indiqué que, selon ses informations, le projet de taxe kilométrique à Bruxelles n’entrerait en vigueur qu’en 2024 à Bruxelles, soit la prochaine législature.

Pas de taxe au kilomètre avant 2024, selon Magnette

Un projet pour cette législature“, confirme Rudi Vervoort

Le problème, c’est que ces objectifs divergent de ceux annoncés au niveau bruxellois. Contacté par BX1, le cabinet du ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, a indiqué que “les concertations sont en cours et elles concernent un projet pour cette législature. Ce qui s’est dit sur la législature suivante, c’est plutôt pour une taxe à l’échelle belge. Et d’ajouter que “comme prévu dans l’accord de gouvernement, le BruGov a approuvé un modèle à soumettre à la concertation. Suite au Comité de concertation, il a été demandé à la Région bruxelloise de soumettre un modèle de travail pour lancer les concertations. Les concertations sont en cours. Une première évaluation sera faite fin mars. On verra ce qui aboutira“.

Contactés par nos confrères de Bruzz, les ministres bruxellois des Finances et de la Mobilité, Sven Gatz (Open VLD) et Elke Van den Brandt (Groen), n’ont pas souhaité réagir.

Le cdH bruxellois dénonce un double discours du PS

Samedi, le cdH bruxellois a réagit aux déclarations du président du Parti Socialiste. Dans un communiqué, les élus humanistes estiment que “une telle déclaration ajoute de la cacophonie et de l’obscurité dans un dossier sensible. En effet, Rudi Vervoort faisait passer le projet de taxation kilométrique en première lecture au sein de son gouvernement début décembre. Un mois plus tard, le chef du même Parti Socialiste, Paul Magnette, enterre le projet de taxation kilométrique pour cette législature“.

On a donc un président de parti qui s’essuie les pieds sur l’institution bruxelloise, ses décisions, son budget 2021 et son ministre-président. Quelle insulte à la démocratie !“, a également commenté le député bruxellois Christophe De Beukelaer. Le député a déposé une question d’actualité pour que Rudi Vervoort clarifie cette position en urgence lors de la prochaine commission Finance, le 12 janvier.

Le double discours du PS est insupportable, on ne peut pas jouer comme ça avec les pieds des citoyens et des navetteurs. Pour creuser le fossé politique-citoyen, on ne peut pas faire mieux“, conclut-il.

Notre débat : les enjeux de la taxe kilométrique

Toujours du côté humaniste, la cheffe de groupe CD&V, Bianca Debaets, écrit sur Twitter qu'”après les critiques de l’Open VLD, c’est à présent au tour de Paul Magnette d’affirmer que la taxe kilométrique bruxelloise est renvoyée aux calendes grecques. Quid de la concertation en interne du gouvernement bruxellois et avec les partis de la majorité ?“.

D’autres réactions dans l’opposition

Sur Twitter, la députée bruxelloise NV-A, Cieltje Van Achter, a également réagi, en interrogeant Rudi Vervoort, lui demandant en substance “Quid du péage urbain à Bruxelles ? Votre président déclare que cela ne sera pas pour cette législature. Quelle est la position de votre gouvernement ? Une réaction, aussi, Elke Van den Brandt et Sven Gatz ?“.

De même, Aurélie Czekalski, députée bruxelloise MR, interroge également sur Twitter si “la taxe kilométrique est-elle toujours une priorité pour le gouvernement bruxellois ? Ambiance en interne“.

Le PTB se réjouit de l’annonce de Paul Magnette

Première victoire grâce à la mobilisation des citoyens contre la taxe kilométrique antisociale et peu efficace“, titre le PTB dans un communiqué. “Via la pétition lancée par le PTB qui a recueilli près de 12.000 signatures, les actions menées par le PTB aux entrées de Bruxelles et devant Audi, les motions que les conseillers communaux du PTB ont déposé dans les communes contre la taxe kilométrique et pour des transports en commun performants, etc. Cette mobilisation a payé : Paul Magnette confirme aujourd’hui que le gouvernement bruxellois, dont font partie les socialistes, recule sous la pression et ne mettra pas en plus cette taxe, en tout cas pas avant 2024“, indique le PTB.

Le député bruxellois Youssef Handichi indique ainsi que “les gens sont demandeurs de solutions pour l’environnement. Mais pas avec des taxes injustes. Ce n’est pas par plaisir que les travailleurs passent des heures dans les embouteillages, c’est parce qu’ils n’ont pas d’autre choix (…) Le PS par la voix de son président recule, mais il faudra continuer la pression car il annonce seulement le report pour le moment La prochaine étape sera d’enterrer le projet et mettre l’argent dans les alternatives sociales à la voiture“.

ArBr – Photo : Belga

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09 janvier 2021 - 13h05
Modifié le 10 janvier 2021 - 10h32