Sylvie Lausberg sur la dépénalisation de l’avortement : “La majorité a déjà été muselée quatre fois”
Sylvie Lausberg, présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans Toujours + d’Actu.
Ce mercredi, 53 députés du CD&V, de la N-VA et du Vlaams Belang ont fait front pour voter, une quatrième fois, l’envoi de nouveaux amendements à la proposition de loi sur l’avortement au Conseil d’État. Ce qui reporte de surcroît les débats et le vote autour de cette proposition de loi de dépénalisation de l’avortement à la rentrée parlementaire, vu que la dernière séance plénière de la Chambre de l’été se déroule ce jeudi.
“Ce qu’il s’est passé ce mercredi à la Chambre ne concerne pas la proposition de loi. Le problème, c’est que le parlement est pris en otage par les conservateurs, par des partis qui s’appuient sur le Vlaams Belang”, estime Sylvie Lausberg. “Au parlement, on ne cherche pas un consensus, on cherche une majorité. Or, la majorité est là et elle a déjà été muselée quatre fois. C’est inédit dans l’histoire politique du pays. Une minorité a empêché le parlement de fonctionner”.
“C’est un problème de santé des femmes”
Selon la présidente du Conseil des femmes, ce texte reviendra en outre sur la table de négociations pour un futur gouvernement fédéral. “Je suis scandalisée et effrayée qu’un parti comme le CD&V s’appuie sur le Vlaams Belang”, dit-elle. “Autre chose : cela fait cinq ans que ce texte est en discussions à la Chambre, et la N-VA n’avait jamais déposé d’amendement jusqu’à hier… (…) Il y a de quoi avoir peur pour les institutions et pour la représentativité de la nation.”
“La question n’est pas de trouver un consensus dans la population. Il faut parler de l’IVG, il faut être clair sur le fait que c’est un problème de santé des femmes, de la condition des femmes. L’IVG est un problème de santé publique et non un problème politique”, relance-t-elle.
■ Interview réalisée par Jean-Jacques Deleeuw dans Toujours + d’Actu.