Survol de Bruxelles : “La Flandre a toujours eu le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière”
Alors qu’une marche était organisée ce dimanche à 14h de la gare de Zaventem village à Brussels Airport, 600 personnes ont répondu présentes, afin de dénoncer les nuisances sonores subies par les riverains. Benoît Cerexhe (Les Engagés), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre était l’invité de Bonjour Bruxelles.
“Marcher sur l’aéroport, ça soulage”, démarre le bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre. En effet, alors que le permis d’environnement doit être renouvelé prochainement, les riverains et les associations se mobilisent pour que leurs revendications soient entendues. “Aujourd’hui, sur l’interdiction des vols de nuit de 22h à 7h, la limitation des mouvements à 220 000 par an et l’interdiction des avions bruyants, tout le monde est d’accord, aussi bien la Flandre que Bruxelles”, explique Benoît Cerexhe.
Si le nombre de 600 personnes semble dérisoire pour faire pression, parmi eux, se trouvaient des représentants politiques, comme les bourgmestres de Jette, Krainem ou encore Woluwe-Saint-Lambert ou encore de nombreuses associations. “Quand je vois la centaine de mails que je reçois chaque jour, j’étais là pour représenter la population. Ce survol est insoutenable. Si, au moins on pouvait avoir des nuits calmes…”
De son côté, Brussels Airport est à contre-courant des riverains. En effet, il souhaite porter le nombre de ses mouvements à 400 000 contre 220 000 actuellement. “C’est un scandale. L’aéroport ne considère que ces avantages économiques. Le ministre Gilkinet a deux administrateurs fédéraux là-bas, que font-ils?”, s’interroge le bourgmestre.
Alors que le permis d’environnement doit être renouvelé l’année prochaine, cette décision dépend également du Gouvernement flamand, et sur ce point, l’entente est difficile. “La Flandre a toujours eu le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière et nous, on a toutes les nuisances.”
Certaines associations flamandes ont néanmoins rejoint les revendications des riverains, et Benoît Cerexhe entend bien mobiliser la population autour de l’enquête publique.
Celui-ci conclut l’interview en expliquant qu’il ne sera, en principe, pas candidat en juin. “Je suis un adepte du non-cumul. Mon parti me demande très fort d’être candidat, mais je pense qu’il faut clarifier la situation par rapport aux citoyens. Moi, c’est Woluwe-Saint-Pierre et rien que Woluwe-Saint-Pierre.”
■ Interview de Benoît Cerexhe (Les Engagés), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, au micro de Fabrice Grosfilley