Surpopulation carcérale : plusieurs syndicats n’assureront qu’un service minimum dans les prisons dès décembre
Les membres du syndicat CGSP, et son pendant flamand l’ACOD, assureront uniquement un service minimum dans les prisons à partir du 1er décembre, a confirmé à Belga Grégory Wallez, secrétaire général CGSP-Ministères.
Ils ont adressé un courrier à la ministre de la Justice Annelies Verlinden pour lui faire part de leur décision. Cette action a pour objectif de dénoncer la surpopulation carcérale et le manque de personnel dans les prisons belges. Le VSOA et son pendant francophone le SLFP se joindront également à ce mouvement.
Si le gouvernement ne travaille pas sur “l’extrême surpopulation, les 541 détenus qui dorment au sol, l’effondrement de l’appareil sécuritaire”, le syndicat ne voit pas d’autre solution que de se limiter aux tâches essentielles. Les membres de la CGSP/ACOD n’assureront plus que neuf tâches basiques qui doivent toujours être remplies, même en temps de grève: le service des repas, les douches, les soins médicaux, un préau d’une heure, les contacts avec les familles et les avocats, les visites consulaires, les contacts philosophiques (cultes) et les libérations.
“Le gouvernement oblige chaque jour le personnel à enfreindre la loi fondamentale, et ce, sur plusieurs points. Cela conduit à des agressions, un manque d’hygiène, une charge de travail importante et des problèmes de sécurité“, peut-on lire dans la missive adressée par le syndicat à la ministre de la Justice, Annelies Verlinden.
Mesures d’urgence
Le syndicat libéral de la fonction publique (SLFP) et son équivalent flamand le VSOA ont annoncé qu’ils se joignaient à l’action de la CGSP/ACOD. Du côté de la CSC Prisons, aucune décision ne sera prise avant une réunion des délégués prévue le 4 décembre, a précisé à Belga Didier Breulheid, délégué permanent des établissements pénitentiaires.
“Nous ne pouvons accepter la réduction structurelle du régime de détention des détenus“, a réagi la directrice générale de l’administration pénitentiaire, Mathilde Steenbergen. Elle estime qu’un régime où seules les tâches essentielles sont assurées met en danger le vivre-ensemble car il ne se concentre pas sur la réhabilitation des détenus.
Elle reconnaît toutefois que la situation actuelle est intenable et réclame des mesures d’urgence. “Nous comprenons et soutenons la demande des syndicats de ne plus devoir travailler dans des conditions inhumaines et de ne plus devoir incarcérer des gens dans des situations qui ne sont pas acceptables”, souligne-t-elle.
Selon les chiffres communiqués mi-novembre par l’administration pénitentiaire, il y a actuellement 13.455 détenus dans les prisons belges, alors que la capacité théorique est de 11.098 places. Plus de 500 détenus dorment sur des matelas disposés au sol.
Belga





