Sophie Wilmès élue vice-présidente du Parlement européen

L’eurodéputée belge Sophie Wilmès a été élue mardi à Strasbourg à l’une des quatorze vices-présidences du Parlement européen, pour un mandat de deux ans et demi renouvelable. L’ex-Première ministre intègre ainsi le Bureau, l’organe de direction du Parlement européen.

Alors que son groupe libéral et centriste Renew Europe a connu un net recul aux dernières élections européennes, Sophie Wilmès (MR) s’était démarquée au niveau européen en battant le record de voix de préférence (543.821) sur sa circonscription, en Belgique francophone.  Mardi, elle a fait partie des onze candidats aux postes de vices-présidents à avoir été élus dès le premier tour. Elle a récolté le 10e meilleur score, avec 371 voix. La majorité absolue des votes valides était de 333 voix. Un second tour est convoqué pour pourvoir les trois derniers sièges, que se disputeront six élus. Les candidats du groupe de droite à extrême droite ECR, et des groupes d’extrême droite Patriotes et ESN, ainsi que de l’extrême gauche (La Gauche), ne sont pas passés jusqu’ici.

L’élection des 14 vices-présidents intervenait, mardi après-midi, après celle en matinée de la présidence du Parlement, où Roberta Metsola (PPE) a été reconduite. Renew, l’un des trois groupes appelés à soutenir une possible Commission Von der Leyen II, avait choisi Mme Wilmès comme candidate. Le nom de la libérale belge avait précédemment été cité pour prendre la tête du groupe parlementaire RE, mais c’est la Française Valérie Hayer, une proche du président Emmanuel Macron, qui a été reconduite à ce poste.

Les vices-présidents constituent, avec les questeurs, le Bureau du Parlement européen. Cet organe de direction établit l’état prévisionnel du budget du Parlement et règle toutes les questions administratives, de personnel et d’organisation. Les vices-présidentes et vices-présidents sont en outre appelés à remplacer la présidente en son absence. Ils et elles peuvent également se voir déléguer certaines fonctions de la présidente.

“Il y avait pas mal de points de convergence dans nos discussions avec Roberta Metsola”, avait indiqué Mme Wilmès à quelques journalistes, avant le vote. Elle souligne son goût personnel à “faire tourner la machine institutionnelle”, elle qui a déjà participé au comité de gouvernance du Parlement fédéral belge. “C’est un défi”, alors que le Parlement européen est confronté à une nouvelle composition. Les eurosceptiques et les souverainistes y occupent une place plus importante, après leur poussée aux dernières élections. Ils mettent sous pression les pro-européens qui, toujours majoritaires, devront serrer les rangs. Des dossiers où la majorité sortante (PPE, S&D, Renew) pourrait s’effriter sont susceptibles d’être exploités par les radicaux, tandis que d’aucuns prêtent au PPE la tentation de s’allier au cas par cas avec une partie de l’extrême droite. “Il faudra voir comment les choses vont se passer. Il y a aussi les ‘gates’ (les dossiers politico-judiciaires, comme le Qatargate, NDLR). La manière dont ils ont été abordés par le passé a été satisfaisante, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien à faire”, selon Sophie Wilmès.

Si l’intéressée s’inscrit ce mardi dans la direction de l’une des trois grandes institutions de l’UE, elle n’exclut toutefois pas tout rôle futur sur la scène politique belgo-belge. Le siège bruxellois du Parlement européen est “à deux stations de métro de notre parti, donc je ne suis pas très loin”, avait-elle dit en février dernier.

Belga