Six communes bruxelloises affichent les revenus fiscaux les plus bas du pays (infographies)
Les revenus fiscaux des Bruxellois augmentent mais sont toujours très bas par rapport à la Flandre et à la Wallonie. Les trois communes du pays aux revenus les plus bas sont en prime bruxelloises.
Sur base des déclarations fiscales de 2019, le revenu net imposable moyen par habitant en Belgique est de 19.105 euros par an. C’est en tout cas ce qu’il ressort des chiffres publiés fin octobre par l’institut national de statistiques Statbel.
Reste que de grosses disproportions existent entre les différentes régions du pays et même entre les 19 communes bruxelloises. Si la Flandre a le revenu moyen le plus élevé, les Bruxellois disposent de moyens financiers nettement inférieurs. Il s’agit même des plus faibles du pays.
Avec moins de 10.000 euros par an, Saint-Josse-ten-Noode reste la commune qui affiche les revenus les plus bas en Belgique. Un Tennoodois gagne presque 50% moins que le Belge moyen.
Des revenus qui augmentent
Au niveau régional, seule la Flandre affiche un revenu moyen (20.501 euros) nettement supérieur à la moyenne nationale (+ 7,3%). Statistiquement parlant, elle reste donc la région le plus prospère du pays. Il va de soi que la pauvreté y existe également.
De manière générale, les Wallons et les Bruxellois ont bien moins gagné que les Flamands, en 2019 comme lors des années précédentes. Ils ont même gagné moins que le Belge moyen. Avec 17.949 euros, le revenu moyen annuel dans le sud est de 6,1% en dessous de la moyenne belge. Bruxelles, de son côté, bat tous les records – et pas dans le bon sens – avec une différence de plus de 21% et demeure ainsi la région la plus pauvre du pays, avec 14.973 euros de revenu par habitant.
Bonne nouvelle à signaler, le Belge a vu ses moyens financiers augmenter de 8% en cinq ans. Son revenu net imposable est passé de 17.684 euros en 2014 à 19.105 euros en 2019, toujours selon les calculs dernièrement publiés par Statbel.
Bien que les revenus fiscaux des Belges, qu’ils soient Flamands, Wallons ou Bruxellois, soient en hausse ces dernières années, l’écart qui existe avec le nord du pays semble toujours subsister.
Statbel précise toutefois dans un autre rapport qu’ “en 2020, 14,1% de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire“. Cet indice est même presque deux fois plus important à Bruxelles. “Il s’agit des personnes vivant dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur au seuil de pauvreté, qui s’élève à 1.284 euros par mois pour une personne isolée.” La crise sanitaire de la Covid-19 devrait encore aggraver cette situation.
Les Tennoodois parmi les plus pauvres
Au niveau communal, c’est encore et toujours à Sint-Martens-Latem que ça se passe. C’est dans cette commune située près de Gand dans la province de Flandre-Orientale que se trouvent les plus nantis de Belgique. Ses habitants disposaient en 2019 d’un revenu annuel moyen supérieur à 30.000 euros (31.801 en 2019), soit 66,5% de plus que celui du Belge moyen.
En Région bruxelloise, c’est sans surprise qu’Uccle, Woluwe-Saint-Pierre et Watermael-Boitsfort squattent le podium des communes aux plus hauts revenus.
Ces communes affichent même un revenu moyen net supérieur à la moyenne belge. Il en va de même pour Auderghem. S’ils sont les plus fortunés de la capitale, leurs revenus sont toutefois bien inférieurs à ceux déclarés par les habitants de Sint-Martens-Latem.
- – Uccle : 21.418 euros
- – Woluwe-Saint-Pierre : 21.137 euros
- – Watermael-Boitsfort : 20.899 euros
- – Auderghem : 19.686 euros
En queue de peloton des communes bruxelloises, ici aussi pas de surprise, on retrouve à nouveau Saint-Josse-ten-Noode. C’est même la commune qui affiche les revenus annuels les plus bas du pays, avec 9.883 euros en 2019, soit 48,3% de moins que la moyenne nationale et même 69% de moins que ceux d’un habitant de Sint-Martens-Latem. Suivent ensuite : Molenbeek, Anderlecht.
La Belgique compte cinq autres communes dont le revenu se situe au moins 30% en dessous de la moyenne nationale et font donc partie des dernières du classement. Parmi celles-ci, trois sont bruxelloises : Schaerbeek, Koekelberg et Bruxelles-Ville.
À noter pour terminer que Statbel précise que le revenu total net imposable se compose de tous les revenus nets, moins les dépenses déductibles. Ces chiffres sont calculés à partir des déclarations à l’impôt des personnes physiques pour les revenus 2019, soit l’exercice d’imposition 2020.
Aurélie Vanwelde – Photo d’illustration : Belga