Selon l’Observatoire international des Prisons, il faut redonner du sens aux prisons belges

Harold Sax, avocat et co-président de l’Observatoire international des Prisons, était invité dans Bonjour Bruxelles.

La directrice générale des établissements pénitentiaires, Mathilde Steenbergen, a réclamé une loi d’urgence afin de faire face à la surpopulation carcérale, mercredi en commission Justice de la Chambre. Elle propose de libérer sous conditions toute personne écopant de 5 ans de prison maximum et a réitéré sa proposition de mettre en place un baromètre de surpopulation au sein de chaque prison.

◼︎ Harold Sax, avocat et co-président de l’Observatoire international des Prisons, au micro de Fabrice Grosfilley

Selon les chiffres les plus récents, 12.719 personnes sont incarcérées aujourd’hui en Belgique, alors que les prisons ne disposent que de 11.020 places. Environ 180 personnes dorment au sol. En trois ans de temps, le nombre de prisonniers a augmenté de 2.000 personnes. Mathilde Steenbergen propose d’instaurer une loi d’urgence pendant un an, afin de contrer les effets néfastes de la surpopulation sur les détenus, le personnel et l’infrastructure.

Pour Harold Sax, nous sommes en train de vivre les effets néfastes des peines de prison pour tous les détenus. “La plupart des acteurs avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Maintenant, nous vivons concrètement les effets de cette mesure“, déplore-t-il.

Selon lui, les mesures carcérales sont comme “un poulet à qui on a coupé la tête“. “On essaie de bricoler des mesures pour essayer de diminuer la pression sur le monde carcéral.”

Il indique que construire de nouvelles prisons n’est pas une bonne solution. Cela augmentera la surpopulation. Il faut plutôt donner un sens aux prisons belges et réfléchir à notre modèle pénal.