Secondaire : la réforme du décret inscriptions validée ce mercredi
Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit voter ce mercredi en séance plénière le nouveau décret réformant la procédure d’inscription en première année d’enseignement secondaire.
C’est la 4ᵉ modification du décret inscription en 15 ans. Mais aucun changement radical ne s’annonce, étant donné que la période d’inscription est identique pour tous et que les parents devront toujours faire connaitre leur choix d’école pour leur enfant.
Ce qui change dans cette nouvelle réforme
C’est le poids de ces critères calculés dans l’indice composite pour le départage des places qui est modifié.
D’abord, un critère qui est au cœur des critiques des parents depuis plusieurs années, celui de la distance domicile-école primaire. L’importance de ce critère sera allégée au profit de la distance entre l’école secondaire convoitée et le domicile.
Ensuite, les priorités d’inscription déjà en place, tel que le fait d’avoir un frère ou une sœur déjà inscrit.e dans l’école, ou un parent qui y travaille, le resteront.
L’introduction d’une forme de décentralisation dans la gestion du système d’inscription.
L’organe central qui jusqu’ici pilotait et arbitrait toute la procédure était la Commission inter-réseaux des inscriptions. Elle va céder la place à l’avenir à une nouvelle architecture : la Commission de gouvernance des inscriptions. Celle-ci sera assortie de dix instances locales des inscriptions, dans chaque zone scolaire, afin de mieux tenir compte des différentes réalités locales en matière d’inscriptions.
À qui et quand s’appliquera ce décret ?
Elle s’appliquera seulement aux parents qui ont des enfants en sixième primaire pour l’année scolaire 2023-2024. Pas de panique pour la prochaine rentrée scolaire en 2022, où ce sera le mécanisme actuel qui sera d’application.
Inscription directe pour 60% des écoles en 2022
Dans les écoles de Wallonie et de Bruxelles qui n’ont enregistré aucune liste d’attente ces trois dernières années, le dépôt du traditionnel formulaire unique d’inscription devra être fait par les parents, mais ceux-ci seront assurés que leur enfant sera d’office admis dans l’établissement. Ce qui réduira la période d’incertitude des parents, précise Caroline Désir ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie Bruxelles, invitée de Matin Première sur la RTBF.
Cela concerne 60% des écoles à Bruxelles et en Wallonie réputée « incomplètes », c’est-à-dire où la demande de places n’excède donc pas l’offre, mais pour lesquelles les parents devaient jusqu’ici malgré tout respecter la procédure du décret inscription.
La ministre déclare que cela va faciliter les choses pour deux tiers des écoles. Elle insiste sur le fait qu’il faudra toujours remplir le formulaire unique d’inscription mais on le dépose dans l’école de son choix et on est directement inscrit.
Il manque toujours des places
Le nouveau décret ne réduira toutefois pas le nombre d’élèves qui, à chaque rentrée, sont dits “sans école” à défaut d’avoir trouvé une place dans une des écoles de leur choix.
La ministre de l’Éducation rappelle qu’un groupe de travail a été mis en place pour créer de nouvelles places. Elle concède que la situation en septembre 2022 risque d’être pire que l’année passée, car il y a plus d’élèves en 6ᵉ primaire cette année. Une solution selon Caroline Désir est de louer des bureaux pour les aménager en classe dans les écoles qui ont des listes d’attente afin d’ouvrir des places rapidement pour la rentrée prochaine.
Ce dispositif, qui entre donc en vigueur en septembre 2023, sera évalué dans cinq ans, soit en 2026.
Pour rappel, chaque année, ce sont plus de 50 000 enfants en Wallonie et à Bruxelles qui sont soumis à la procédure définie par le décret Inscriptions.
Anaïs Corbin – Photo : Belga/Benoît Doppagne